Читать книгу Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs - Charles Chipiez - Страница 10
IV
ОглавлениеOn reconnaît dans les édifices figurés un certain nombre de motifs appartenant aux constructions réelles.
Nous avons remarqué qu’à une certaine période les arrangements des chapiteaux deviennent de plus en plus arbitraires, et les fûts relativement massifs. On peut donc supposer que ces changements étaient le reflet de ceux qui s’étaient antérieurement produits dans un type réel, et l’existence de ce type est d’autant plus admissible, que quelquefois l’artiste s’est fort heureusement départi de sa réserve, et a visé, dans certains assemblages de formes, à une imitation rapprochée, qui permet de découvrir quelques données positives sous une bizarre apparence.
C’est ainsi que, dans les bas-reliefs polychromes, quelques édicules sont couronnés par un triangle rectangle dont la superficie est sillonnée de dessins vermiculés. Cet appendice est fort laid, et ne peut s’expliquer que par l’imitation d’un objet réel, d’une couverture en forme d’appentis (F. III, VIII et XIV) .
On concevrait difficilement, en effet, que les édifices, sous un climat aussi ardent que celui de l’Égypte, n’eussent formé qu’une clôture légère et en quelque sorte fictive, renfermant un espace exposé à l’action des rayons solaires. Aussi voit-on sans surprise les plafonds des hypogées taillés dans le roc, et ceux d’autres monuments présenter la forme indiquée par la figure XV.
Il est présumable que ces couvertures dérivent du principe des constructions en bois. Les cylindres, couverts de dessins imités du stipe, ou tige rugueuse du palmier, représenteraient donc des troncs d’arbre non équarris.
En l’absence d’un nombre suffisant de documents, je dois avouer que la proportion, l’échelle et la section fortement elliptique de la plupart de ces solives (F XVI). font naître quelques doutes dans mon esprit. Il me semble qu’une telle disposition pourrait aussi, dans certains cas, représenter une couverture composée d’étoffes, de tentures placées sur de minces solives, sur des courroies ou des cordons, et décrivant une courbe légère. Quoi qu’il en soit, une valeur initiative peut être attribuée à certaines formes de l’architecture lapidaire et de l’architecture figurée.
Ce n’est point une supposition hasardée; c’est un fait que font pressentir des documents puisés dans un autre ordre de recherches.