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Motifs qui ont provoqué la formation du couronnement des colonnes ligneuses. — Les chapiteaux métalliques de l’architecture légère de l’Égypte donnent la raison des formes étranges accusées parce genre de couronnements dans les bas-reliefs.

Dans les plus anciennes représentations, une tablette, avons-nous dit, recouvre le chapiteau des colonnes. Il est difficile de la concilier avec la construction en bois, dont tous les éléments s’assemblent et se pénètrent directement; et cela est d’autant plus extraordinaire, que de tout temps les Égyptiens ont connu et pratiqué le mode d’ajustage qui convient aux éléments ligneux. Le faible diamètre de la section supérieure des colonnes, rendant impossible ou insuffisant un assemblage avec l’architrave, avait probablement motivé l’emploi de ce couronnement.

Dans tous les cas, et quelles que soient les raisons qui l’ont nécessité, l’existence de l’abaque est un fait que les monuments rendent incontestable. L’intercalation d’un plateau entre l’architrave et le support simplifiait médiocrement, du reste, les difficultés matérielles et la pauvreté d’aspect que présentait la jonction du fût conique avec une surface rectangulaire. Ces difficultés donnèrent naissance au chapiteau, membre intermédiaire destiné à rendre cette jonction satisfaisante aux regards, et à relier parfois l’abaque ou l’architrave au fût d’une manière effective.

Ce fait est pleinement confirmé par l’étude des monuments figurés.

Les chapiteaux s’y montrent traités de deux manières différentes. On reconnaît ceux qui sont «jetés en fonte», suivant l’expression biblique, à la finesse, à la simplicité, à la contraction des formes, et surtout à l’absence de ligatures à la partie inférieure. Cette dernière particularité en indique l’homogénéité avec le fût (F. XIX, XX, XXI).


Le chapiteau, composé de feuilles de métal réunies par des procédés divers, s’accuse, au contraire, par des formes épanouies et par les nombreuses ligatures qui rattachent au fût (fig. V, XVII, XVIII).

De ces deux systèmes simultanément employés, le dernier paraît appartenir principalement aux colonnes ligneuses.

Les chapiteaux exécutés d’après ce principe se composaient d’une enveloppe métallique, figurant des formes végétales plus ou moins nombreuses, empruntées de la flore fluviale, et dissimulant presque toujours le mode réel de jonction du fût avec l’abaque. Il suffit de jeter les yeux sur les figures V, XVII et XVIII pour se rendre compte de ce fait. Les évidements qui existent entre les feuilles pouvaient-ils s’obtenir autrement que par l’emploi de lames de métal embouties, repoussées au marteau, creuses par conséquent, et réunies soit par des rivets, soit par des soudures? Entre cette sorte de bouquet et les ligatures nombreuses qui le liaient à la colonne, se plaçaient des tiges gracieusement inclinées et des fleurs comparables à celles que présentent les épis du moyen âge.

Cet épanouissement du sommet de la colonne ne pouvait être ni en bois ni en pierre. Le métal seul en explique l’exubérance.

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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