Читать книгу Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs - Charles Chipiez - Страница 20
II
ОглавлениеApparition de la colonne lapidaire. — Les formes ne résultent pas des modifications du pilier. — L’entre-colonnement aræostyle. — Fin de la période monolithique. — La colonne est construite au moyen d’assises superposées.
Sous la XIIe dynastie (3054-2850), et tout à côté des piliers striés, le soutien monolithe se montre enfin à l’état de colonne complète, c’est-à-dire pourvue de chapiteau; mais, circonstance singulière, la forme ne résulte pas des modifications que le pilier avait subies déjà. Loin d’être le dernier terme de celles-ci, elle ne les rappelle même pas.
De robustes rudentures, disposées suivant un plan cruciforme, découpent le fût, et quatre minces baguettes occupent les angles rentrants auxquels cet arrangement donne naissance (fig. XXXVI). Les mêmes courbes se montrent dans le chapiteau, qui déborde sur le fût aminci, puis bientôt se contracte et se replie sur soi. L’abaque qui le surmonte conserve toujours la forme quadrangulaire au sommet du monolithe.
On rencontre dans l’architecture légère et figurée de l’Ancien-Empire plusieurs exemples de ce type.
Cette période monolithique s’accuse encore par un caractère important: les entre-colonnements sont souvent espacés suivant la disposition que Vitruve nomme arœostyle.
Ensuite, pendant plusieurs siècles, un travail analogue à celui qui a été opéré sur le pilier est effectué sur la colonne. La surface devient moins accidentée; en se multipliant, les rudentures s’adoucissent, et le plan se rapproche de plus en plus de la forme d’une circonférence (F. XXXVII) .
Cependant la colonne suit le développement que reçoivent les proportions des édifices, et les dimensions, qui deviennent colossales, ne peuvent être comprises dans un bloc monolithe; elles nécessitent la superposition d’un certain nombre d’assises, auxquelles on donne le nom de tambours en terme de construction.