Читать книгу Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs - Charles Chipiez - Страница 7
I
ОглавлениеDescription du premier type d’édifices figurés dans les bas-reliefs égyptiens. Le pan de bois.
Un grand nombre de siècles avant la naissance de l’architecture dorienne, à une époque si reculée qu’elle semble appartenir aux âges géologiques, l’Égypte possédait l’art de tailler, de polir et d’appareiller les pierres. Elle superposait les énormes blocs quadrangulaires de ses édifices avec une science et une habileté qui ont triomphé des efforts du temps. Et malgré la simplicité, la pauvreté même, des ressources plastiques, les dynasties memphites ont élevé des monuments dont l’incomparable expression de grandeur et de stabilité, plus que les proportions colossales, a mérité l’admiration des siècles.
L’étude de ces monuments révèle d’étranges particularités.
On voit des monolithes, et même des édifices appareillés, affecter les formes qui appartiennent en propre aux constructions en bois et offrir l’aspect d’une claire-voie charpentée, ou plutôt d’une vaste cage. Sur les parois se détachent, en bas-relief, des saillies plus ou moins nombreuses, disposées toujours d’après un même principe. Les traverses et les montants quadrangulaires, assemblés à angles droits, en forment la structure apparente, et une succession de surfaces planes, en retraite les unes sur les autres, simulent entre les montants un remplissage de panneaux creux. Dans cette construction imitative figurent la plupart des éléments qui entrent de nos jours dans la construction des pans de bois. On y trouve les poteaux et les sablières, les potelets et les linteaux; seules, les pièces obliques appelées guettes et décharges y font absolument défaut (F. 1) .
MUSÉE DU LOUVRE
Postérieurement à l’époque où ces monuments furent édifiés, des représentations de même genre forment, sur les bas-reliefs, un fond duquel se détachent des personnages. La continuité et les dimensions semblent indiquer une décoration murale étendue. Des ornements géométriques variés couvrent les surfaces des montants, des traverses et des remplissages, qui prennent ainsi un caractère d’extrême richesse (F. II) . Ce système d’imitation paraît avoir été abandonné sous le Nouvel-Empire.