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Table des matières

Développement du support lapidaire. — Période monolithique. — Les supports primitifs sont quadrangulaires. — Sous le moyen-empire on les transforme en prismes octogonaux. — Le fût devient circulaire, et des cannelures en creusent la surface. — Formation de l’abaque. — Dès la IVe dynastie, le support est caractérise par l’inclinaison des côtés et par l’abaque.

Dès l’époque, prodigieusement éloignée, pendant laquelle la colonne apparaît déjà dans les constructions en bois, on rencontre, dans les édifices en pierre, l’expression la plus rudimentaire du support.

Le petit temple de Gyzeh, découvert par M.Mariette, et les hypogées de Memphis, contemporains des pyramides, le montrent à l’état de pilier monolithe et quadrangulaire. Dépourvu de base proprement dite, le fût repose sur un large socle, et opère une jonction directe avec la pierre supportée (fig. XXXII).


Plus tard, et, suivant l’opinion admise, sous les premières dynasties thébaines (3064-2850), on le transforme en prisme octogonal. Les faces nouvelles ainsi créées s’arrêtent au-dessous de la ligne de jonction avec l’architrave, de telle sorte qu’au sommet le pilier monolithe ne subit aucun changement et conserve la forme anguleuse (fig. XXXIII).

Puis les côtés du solide se multiplient, une faible concavité en rend les arêtes plus vives. Légèrement inclinées dans le sens de la hauteur, les faces produisent un ensemble conique, et montrent, en s’arrêtant au-dessous du sommet à angles droits, le fût circulaire né du pilier, et portant la preuve irrécusable de sa filiation (fig. XXXIV) .

Les derniers genres de supports, qui ne sont déjà plus le pilier et ne sont pas encore la colonne, ont été simultanément employés; on les rencontre encore dans les édifices du Nouvel-Empire.


Les formes de ces piliers révèlent l’origine de l’abaque. Cette partie supérieure du monolithe satisfait à la double condition d’offrir une profondeur toujours égale à celle de l’architrave, et de conserver une forme invariable. L’emploi de l’abaque ne résulte donc pas de la nécessité d’intercaler, entre le support et la poutre de pierre qui le comprime, un épais plateau destiné à protéger l’un et à donner une assiette plus large à l’autre, puisque ce couronnement n’est que le sommet du pilier monolithe .


Sans contester la marche générale des développements du support quadrangulaire, affirmée il y a plus de quarante ans par M. Lepsius, nous devons faire une réserve importante.


Un fait décisif, qui semble n’avoir jamais été observé, diminue singulièrement la durée vingt fois séculaire qu’on suppose avoir existé entre l’apparition du pilier et les premières modifications qu’il reçut. Cette période dut être fort courte:

L’abaque, la diminution du fût et l’encadrement en retraite des tombes de Beni-Hassan se montrent, en effet, nettement accusés dans une inscription de la IVe dynastie (4235-3950), à peu près à l’époque où l’on employait le grossier pilier quadrangulaire de Memphis (F. XXXV) .

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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