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Caves citernées

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On est quelquefois dans la nécessité de construire à proximité d’un cours d’eau ou dans un sol marécageux. Dans ce cas, il faut mettre les caves à l’abri d’une inondation accidentelle ou de l’infiltration des eaux permanentes; cela doit se faire pendant la construction primitive. On se rendra compte par l’expérience de la plus haute élévation des inondations partielles, et ensuite, dans le second cas, du niveau le plus élevé des eaux permanentes. Pour élever au-dessus des murs imperméables, on emploiera la meulière quand la localité en présente, et, à défaut de ces matériaux, on se servira de briques cuites, maçonnées en chaux hydraulique avec un soin tout particulier, jusqu’à la hauteur déterminée par les eaux adjacentes, ou jusqu’au premier plancher (ou du rez-de-chaussée). Les parois de ces murs extérieurs, ou de pourtour du bâtiment, seront recouvertes d’un enduit en mortier de chaux hydraulique ou mieux de ciment romain. On s’assure ainsi de l’imperméabilité à l’intérieur.

Quant au fond des caves, nous renvoyons à ce que nous avons dit de l’emploi du béton dans les fondements. Plus on emploiera de pieux en béton, mieux cela vaudra. On peut les distancer de 0m,50 de centre à centre, et si le sol est très imprégné d’eau, on pratiquera un coulage de béton dans des rigoles transversales et longitudinales de 0m,30 de largeur. Au-dessus de cette préparation, comme fond ou sol des caves, on établira une couche de béton de 0m,30 d’épaisseur, bien pilonnée, afin de ne laisser aucun interstice par où pourrait s’introduire une infiltration quelconque. Au-dessus de cette couche de béton, on pourra pratiquer un carrelage soit en brique ou autre, en employant toujours un mortier de chaux hydraulique. Nous répétons que l’ensemble de ce travail doit être fait avec le plus grand soin; il faudra surtout veiller à ce que la couche de ciment verticale pénètre bien dans les joints, s’y agrafe, pour ainsi dire, afin d’amener la plus grande solidité possible.

Cette construction est identiquement la même que celle des fosses d’aisances, seulement sur une bien plus grande étendue et sauf la voûte: elle pourra aussi servir pour la construction des citernes, qui, elles, doivent être voûtées comme les fosses d’aisances.

On conçoit que si la citerne conserve l’eau qu’on y conduit, la construction que nous venons d’indiquer empêchera l’eau extérieure de pénétrer dans le bas du bâtiment.

La profondeur de ces caves citernées est arbitraire, elles peuvent être plus ou moins profondes, selon le désir du propriétaire. Mais leur élévation n’est point telle, surtout si l’habitation est exposée à des inondations fluviales. Il faut se rendre compte de leur maximum d’élévation, par l’expérience, et n’établir qu’à 0m,30 ou même 0m,40 en hauteur au-dessus de ce maximum, l’appui des soupiraux ou bais destinés à éclairer le sous-sol. C’est le niveau des hautes inondations ainsi que la hauteur des soupiraux ou baies en question qui détermineront la hauteur de la cave hors de terre, ainsi que la hauteur du premier plancher, qui ne doit naturellement jamais être atteint par l’eau soit accidentelle, soit permanente.

Les fondements sur lesquels reposeront les perrons doivent être établis avec le plus grand soin pour éviter les tassements et la destruction. Il faudra encore employer le béton pour leur donner la solidité nécessaire.

Nous le répétons encore une fois, il faut que l’établissement des caves citernées soit fait avec les meilleurs matériaux et avec tout le soin possible.

L'architecture et la construction pratique

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