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De l’emploi des madriers pour fondements

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Quand on élève des bâtiments sur un sol mou, et lorsqu’une grande surface est nécessaire pour les supporter convenablement, on a très souvent recours à l’emploi de madriers, mais dans le cas seulement où le bois n’est pas exposé à pourrir. Si le sol est humide et si le bois est sec, il y a peu de danger; mais si le terrain est sec, ou bien s’il est exposé à des alternatives d’humidité et de sécheresse, il ne faut pas employer de bois sans lui avoir fait subir auparavant une opération pour assurer sa conservation. On trouvera dans ce livre quels sont ces moyens de conservation du bois, et nous renvoyons à l’article qui en fait mention.

Le grand avantage du bois, c’est qu’il résiste à des actions transversales, c’est-à-dire d’équerre sur sa longueur, soit verticales, soit horizontales: il cède d’une manière presque insensible, et pour cette raison on peut le faire servir à un empâtement très étendu, sans pour cela augmenter à l’excès les assises fondamentales de la maçonnerie. La meilleure manière d’employer le bois en dessous des murs, c’est de le couper en petites longueurs, et de le placer en travers de la fondation, c’est-à-dire d’équerre sur les murs, puis de le relier en longueur par des pièces longitudinales, ayant pour épaisseur celle de la première assise de maçonnerie, et solidement chevillées et clouées sur les madriers de fond (fig. 54).

On pose souvent les madriers sur des traverses ou supports, et l’espace vide entre les traverses est rempli de terre fortement damée ou pilonnée. Mais ce système exige de grandes précautions: il n’est pas sans danger s’il est imparfaitement exécuté. Il vaut donc mieux combler le vide de béton jusqu’à la face supérieure des traverses, afin que les madriers soient appuyés entièrement sur une surface solide et bien de niveau.

Fig. 54.


Quand le sol est seulement mou et non liquide, on le consolide en y enfonçant des pieux jusqu’à ce qu’il devienne si ferme et si incompressible, que les pieux refusent de s’y enfoncer par le frottement latéral. Une seconde manière de consolider ce terrain, c’est d’y établir une plate-forme de fascines, de charpentes ou de béton; cette plate-forme se pratique entre le mauvais sol et les constructions qu’on veut élever au-dessus. On fait ainsi une répartition égale du poids sur une grande étendue.

Ces deux systèmes sont souvent combinés ensemble. On entoure le sol de pieux derrière lesquels sont placés des madriers ou des palplanches afin d’empêcher l’éboulement des terres. Alors on consolide le sol en y enfonçant des pieux à une petite distance les uns des autres. Quand cette opération est terminée, on coupe de niveau la tête de tous les pieux enfoncés, on enlève la terre ou tous autres matériaux intermédiaires sur une profondeur de 60 à 90 centimètres. Ces excavations ou déblais faits, on les remplace par du béton; ensuite on couvre la surface horizontale de madriers (le sapin en est exclu) sur lesquels on élève enfin la maçonnerie de fondation. Quelquefois on ne place pas les madriers sur la tête des pieux, mais sur une sorte de gril, formé de pièces horizontales, placées d’équerre les unes sur les autres, ainsi que l’indique la figure 55.

Fig. 55.


L'architecture et la construction pratique

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