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De l’emploi du sable pour fondements.

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Depuis des siècles on s’est servi de sable comme moyen de répartition du poids en construction. Il peut sembler étrange au premier abord qu’une matière pour ainsi dire liquide, sans cohésion, et dont l’instabilité est proverbiale, puisse être d’une utilité quelconque dans les fondements des constructions, et surtout quand on réfléchit que le sable ressemble, beaucoup à un fluide et que, non retenu, il peut à peine être maintenu sur une pente quelconque. Mais c’est précisément grâce à cette instabilité que le sable répartit le poids placé au-dessus non seulement dans une direction verticale, mais encore dans un sens horizontal; la pression latérale exercée sur les côtés des tranchées de fouille allège ainsi considérablement celle qui s’opère sur le fond. Ce système de fondation au moyen du sable est impraticable dans un terrain très mou; car le sable tend à s’abaisser et s’y enfoncerait peu à peu. Mais dans tous les cas où le sol bien que mou offrirait cependant une consistance assez grande pour que le sable se maintienne emprisonné, l’usage du sable offre plusieurs avantages quant à la dépense et à la solidité de l’œuvre.

Il y a deux manières d’employer le sable, en couches ou en piles. — Si on veut en former un tapis ou plate-forme, il faut commencer par enlever le sol mou à 60 ou 90 centimètres de profondeur: on y jette alors le sable, qu’on a soin de bien pilonner par couches et par parties à mesure qu’il y est introduit; cette opération est nécessaire pour forcer le sable à se loger contre les parois verticales de la fouille. Si ce travail est bien fait, tout le tassement, s’il y en a, se fera uniformément.

La surface supérieure de la couche de sable peut être protégée de différentes manières, soit en employant certains matériaux, soit en la pavant. Il faut avoir soin que le fond de la maçonnerie à élever sur les fondements soit à une profondeur telle qu’il se trouve à l’abri de toutes eaux venant de la superficie supérieure du sol ou de toute autre cause de ruine.

L’emploi du sable en piles verticales est un moyen peu dispendieux et très efficace d’établir des fondements dans des cas où l’on ne pourrait et où l’on ne voudrait pas, pour une cause ou une autre, faire usage de madriers. Cependant le sable en piles ne serait pas suffisant dans un terrain meuble ou humide, car le sable se ferait jour à travers le sol avoisinant.

On fait les piles de sable en chassant en terre des pieux en bois de moyenne longueur; on retire ensuite les pieux, et les trous qu’ils laissent sont remplis de sable, qu’on a soin de bien pilonner, afin qu’il garnisse entièrement le vide. Dans les cas où la solidité des piles ou pieux est due à la pression du sol qui les entoure, les piles en sable sont préférables aux pieux en bois, parce qu’un pieu en bois n’effectue la pression que dans le sens vertical; il n’exerce aucun effet latéral sur le sol à travers lequel il passe, excepté dans le moment où il est chassé ; tandis que la pile verticale de sable communiquant la pression non seulement au fond du trou qu’elle fait, mais encore aux côtés du trou qu’elle remplit, agit donc par conséquent sur une forte étendue de surface.

La disposition à donner au sol au-dessus de la tête des piles de sable est très simple. On peut le couvrir de madriers, de béton, de maçonnerie, afin d’empêcher le sable de monter et de s’échapper, ce qui résulterait infailliblement de la compression latérale exercée par les piles. Sur la plate-forme ainsi formée on élève la maçonnerie comme d’habitude.

Il est bon d’étendre une couche de cailloux concassés, de gravier, de glaise cuite ou de toute autre matière dure semblable, au-dessus de la superficie des fondements.

L'architecture et la construction pratique

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