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CHAPITRE VII

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Table des matières

DE LA PARTURITION

Phénomènes physiques et mécaniques de la parturition. — Mécanisme du part. — De l’intervention dans les parts dystociques. — Manœuvres obstétricales. — Chirurgie obstétricale.

L’écart énorme — de plus de 50 % — entre le nombre des naissances et celui des juments qui devraient être productives reconnaît pour cause le nombre considérable des non-fécondations, des avortements, des parturitions malheureuses.

Le mal que nous venons de signaler serait, sans aucun doute, atténué, si les moyens de prévenir et de combattre les accidents qui peuvent compromettre la gestation et compliquer le part étaient mieux et plus généralement connus.

Diminuer le nombre de ces accidents qui s’attaquent à la source même de la production animale, serait, en effet, accroître dans une proportion exactement correspondante le nombre des produits viables.

On voit par là toute l’importance dans la race pure, de cette partie de la science qui a pour objet l’étude de l’accouchement, de tout ce qui le précède et de tout ce qui le suit immédiatement, et à laquelle on a donné le nom d’obstétrique.

Les juments dans les jours qui précèdent l’accouchement seront isolées dans un local spécial, l’accouchoir, et placées sous la surveilance nuit et jour d’une personne expérimentée; cette surveillance sera exercée à une certaine distance pour ne pas troubler la quiétude des parturientes.

Chez les primipares, l’affaissement des muscles fessiers, l’enfoncement de la vulve, symptomatiques d’un part prochain, sont peu accusés; l’apparition du colostrum constitue le meilleur critérium.

Sauf les juments jeunes, impressionnables, nerveuses ou celles qui ont été dérangées par la présence intempestive de l’homme, la majorité des poulinières accouchent couchées.

La parturation est l’action par laquelle le fœtus, parvenu au terme de son accroissement, est expulsé de la matrice à travers les parois génitales.

A la naissance le poids du poulain varie de 38 à 42 kilogrammes; jusqu’au neuvième ou dixième mois de la gestation, le fœtus chez la. jument est incurvé sur lui-même, dirigé vers la croupe de la mère. La nuque touche au sacrum; la tête est en flexion outrée sur la poitrine; les membres postérieurs sont ramenés sous le corps; les membres antérieurs sont fléchis aux genoux et accolés à la tête. Parfois la tête du fœtus est dirigée en avant vers celle de la mère.

Au moment de la naissance, la position se modifie presque toujours; la tête et l’encolure se redressent et les membres s’étendent.

La présentation est la manière suivant laquelle le fœtus peut se présenter à l’entrée du bassin; elle caractérise la direction du fœtus à l’intérieur de l’utérus. La présentation est longitudinale quand le grand axe du fœtus est parallèle à celui de la mère; cette présentation est antérieure quand le fœtus s’engage dans le détroit par son train antérieur, sa tête et ses membres pouvant occuper des positions diverses; elle est postérieure quand il se présente par son train postérieur.

La présentation est transversale quand le grand axe du fœtus est perpendiculaire à celui de la mère.

Le diagnostic de ces présenta Lions présente des difficultés variables suivant le degré d’engagement du fœtus dans le canal pelvien.

Le pronostic varie pour chacune d’elles. Suivant qu’elles permettent ou empêchent mécaniquement la sortie du fœtus on distingue:1° des présentations normales ou naturelles; ce sont les présentations antérieure et postérieure; 2° des présentations anormales ou dystociques; ce sont les transversale et longitudinale, dans lesquelles le corps ou les membres ont une direction vicieuse.

Le part naturel est celui qui s’exécute sans intervention et par les seuls efforts de la nature.

Les signes précurseurs consistent dans le gonflement des mamelles qui, peu de jours avant la mise bas, deviennent distendues et sensibles; la tuméfaction de la vulve qui laisse échapper un mucus gluant, visqueux, blanc jaunâtre; l’affaissement du ventre, le creusement du flanc, l’abaissement de la croupe.

La jument paraît inquiète, s’agite, présente de légères coliques dues aux contractions utérines; elle se couche en décubitus sterno-abdominal ou se relève et reste debout pendant toute la durée du paît. La jument vousse sa colonne vertébrale en contre-haut, les muscles adbominaux se contractent énergiquement, le col utérin se dilate, les enveloppes s’y engagent et apparaissent entre les lèvres de la vulve sous forme de bouteille, puis se crèvent(poches des eaux); le chorion se rupture d’abord et donne lieu à un écoulement des eaux allantoïdiennes, puis l’amnios se montre à la vulve, tendue, arrondie, blanchâtre (poches des eaux amniotiques) et se rupture.

La rupture tardive de cette poche est préférable, car le fœtus progresse plus facilement; si elle est prématurée, la muqueuse vaginale se dessèche et le produit progresse difficilement.

La force d’expulsion de l’utérus dépend de trois causes: 1° la tonicité utérine, 2° la contraction utérine et 3° les efforts abdominaux.

Les contractions utérines et abdominales augmentent et deviennent presque continues ainsi que les douleurs qu’elles provoquent. Les membres antérieurs et la tête du fœtus sont dans le vagin, puis, le corps du fœtus s’engage dans le bassin en se déformant; il y a souvent un temps d’arrêt au moment où la poitrine du fœtus franchit le détroit postérieur du bassin. Si la jument est debout, la rupture du cordon ombilical se produit; si elle est couchée, cette rupture survient lorsqu’elle se lève. Parfois le cordon résiste et le délivre suit le fœtus; souvent la mère rompt le cordon avec ses dents.

La durée du part normal est de cinq à quinze minutes en moyenne chez la jument.

La délivrance comporte le décollement du placenta et l’expulsion des enveloppes; elle s’effectue rapidement chez la jument.

Avant le part, la jument sera placée dans un box, pourvu d’une litière propre et abondante. Nous ne saurions trop recommander de pratiquer l’antisepsie des voies génito-urinaires qui peut éviter des infections post-parfum. On savonnera à l’aide de solutions antiseptiques chaudes (crésyl 1%, permanganate de potasse 1 ‰, eau oxygénée 1 p. 10, etc.) la vulve, l’anus, la queue.

Pendant le part, il faut se hâter d’intervenir, car le poulain meurt au bout de quelques minutes. Pendant la durée du part, on ne devra pas déranger la mère; il est indiqué d’attendre la rupture spontanée de la poche des eaux; en tout cas,on ne devra l’ouvrir qu’en dehors de la vulve.

Ce n’est que lorsque le part se prolonge qu’il est indiqué d’explorer avec beaucoup de précautions, les organes génitaux de la jument; cette exploration ne devra se faire qu’après désinfection soignée des mains, et des objets, des lacs, instruments, etc., qu’on introduira dans les voies génitales; on s’enduira le bras et la main de vaseline boriquée.

On peut se rendre compte si le fœtus est vivant par la constatation de ses mouvements, la perception du pouls fœtal sur les artères ombilicales, par la chaleur persistante des parties exposées à l’air. On vérifie aussi de la situation du fœtus et de la présentation; ensuite, lors de présentation antérieure ou postérieure, on exerce des tractions modérées et méthodiques sur le fœtus, lesquelles doivent coïncider avec les efforts expulsifs de la mère.

Si la rupture de la poche des eaux a été trop hâtive, on lubrifie les parois du vagin avec de l’huile.

En cas de part tumultueux, après avoir vérifié l’absence, d’obstacle matériel et que seule la contraction spasmodique de l’utérus entrave le travail, on donnera des lavements mucilagineux opiacés; on pourra recourir à l’administration de chloroforme, d’éther.

Dans le part languissant, les douleurs peuvent être trop faibles, trop courtes, trop rares ou même complètement nulles. Après s’être assuré par un examen méthodique, qu’il n’existe pas d’obstacle mécanique, il convient de stimuler l’organisme par des toniques, café, vin chaud, alcool.

On désigne sous le nom de dystocies les difficultés du part qui nécessitent l’intervention de l’homme. L’étude des dystocies est complexe ainsi que leurs causes et les moyens propres à les combattre; elles sont d’origine maternelle ou fœtale.

Les dystocies maternelles peuvent être dues à des lésions du bassin ou des organes génitaux. Les causes les plus fréquentes sont le développement incomplet qui s’observe surtout sur les femelles très jeunes; la déformation du bassin totale ou partielle, souvent consécutive au rachitisme; les fractures du col de l’ilium, de la cavité cotyloïde, du sacrum, etc.; les exostoses, les tumeurs (fibromes, carcinomes, tumeurs mélaniques, etc.).

Il faut intervenir soit par l’extraction forcée, qui ne doit pas être tentée si le passage est manifestement trop étroit, soit par l’embryotomie, soit par l’opération césarienne.

L’atrésie vulvaire peut être congénitale mais elle est presque toujours acquise et consécutive à des blessures anciennes ou due à des tumeurs; si l’étroitesse vulvaire est nettement accusée il faut pratiquer latéralement une ou plusieurs incisions.

Les cicatrices du vagin, la persistance de la membrane hymen, les tumeurs et les kystes peuvent mettre obstacle à la sortie du fœtus.

Les tumeurs de l’utérus (fibromes, myxomes, kystes,etc) peuvent gêner la progression du fœtus dans le canal pelvien. Les lésions du col utérin (spasme, induration, oblitération) s’observent fréquemment; les deux dernières résultent presque toujours de blessures anciennes lors d’un part antérieur. Contre le spasme du col, on aura recours aux médicaments opiacés et belladonés, aux douches vaginales chaudes, à la dilatation progressive.

La torsion de l’utérus — affection rare et grave — constitue un obstacle complet à la parturition; l’exploration rectale permet de constater la torsion.

Les dystocies fœtales sont dues aux causes suivantes: disposition anormale du cordon ombilical; excès de volume du fœtus; maladies du fœtus, monstruosités; multiparité ; présentations et positions anormales du fœtus.

Le cordon ombilical peut être enroulé autour d’un membre, du cou ou du corps du fœtus et empêcher sa sortie. Si on ne peut détruire cet enroulement avec la main, il faut sectionner le cordon et se hâter d’attirer le fœtus dehors, afin d’éviter l’asphyxie.

L’excès de volume du fœtus est rare chez la jument de pur sang.

Les maladies du fœtus (ascite, anasarque, emphysème généralisé, contracture musculaire, tumeurs, etc.) et les monstruosités fœtales sont souvent des causes de dystocies graves exigeant l’extraction forcée ou l’embryotomie.

Limité par le cadre de notre étude, nous résumons dans divers tableaux la présentation naturelle et les positions défectueuses du fœtus.

Tableau synoptique des dystocies fœtales dépendant des positions et présentations anormales (VIOLET).

Galopeurs et trotteurs : Hygiène. Elevage. Alimentation. Entraînement. Maladies

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