Читать книгу Galopeurs et trotteurs : Hygiène. Elevage. Alimentation. Entraînement. Maladies - Edmond Curot - Страница 33
I. — STÉRILITÉ D’ORIGINE PATERNELLE
ОглавлениеChez le mâle, la fécondité ne suppose que l’intégrité relative de deux fonctions: sécrétion et excrétion du sperme. Le trouble de l’une ou de l’autre peut causer la stérilité.
Les spermatozoïdes, éléments essentiels, qui donnent au sperme son activité, naissent exclusivement dans les tubes séminifères; par conséquent, toute stérilité par défaut de sécrétion suppose nécessairement un état morbide de ces conduits (anomalies, atrophie, ectopie, etc.). On peut poser en principe que les lésions partielles ou unilatérales des testicules sont, en vertu de la suppléance fonctionnelle possible, impuissantes à déterminer la stérilité absolue. C’est pour cette raison que la stérilité n’est pas la conséquence ordinaire des affections qui, tout en supprimant l’activité testiculaire, se limitent à un côté : l’hydrocèle, l’hématocèle, le sarcocèle, par exemple. Les étalons atteints de lésions partielles des testicules sont voisins de l’infécondité, d’autant plus voisins que le champ de la production spermatique est chez eux plus réduit.
L’arrêt de développement des testicules peut certainement déterminer la stérilité, mais il est difficile de dire à quelle limite commence l’infécondité. Quand la migration testiculaire est imparfaite, quand les testicules restent dans le ventre (cryptorchidie), l’ectopie s’accompagne ordinairement d’un tel arrêt de développement que le sperme de ces sujets, absolument dépourvu de spermatozoïdes, est impropre à la fécondation.
Les anomalies congénitales du pénis et de la gaine, l’atrophie de la verge, sa torsion, son adhérence au fourreau et le phimosis, constituent, en empêchant le coït, un groupe de stérilité d’origine mécanique.
Les vices de conformation de l’urètre (étroitesse du méat, rétrécissement congénital d’une portion du canal, imperforation complète de l’urètre, hypospadias, épispadias, etc.), en s’opposant à l’éjaculation normale du sperme, peuvent jouer un rôle dans la stérilité.
Les maladies de l’épididyme, du canal déférent, en empêchant la progression normale des spermatozoïdes, peuvent produire la stérilité. Les affections des vésicules séminales, en diminuant le volume du sperme éjaculé, peuvent exercer un effet dépressif sur la fécondité.
Impuissance des étalons. — La frigidité sexuelle, premier degré de l’impuissance, est caractérisée par l’indifférence de l’étalon vis-à-vis de la jument et par la difficulté d’accomplir l’érection; certains étalons, malgré des excitations locales (attouchements), restent quelquefois une demi-heure, une heure avant d’accomplir la saillie.
L’érection consiste au point de vue anatomique, essentiellement dans la turgescence et la rigidité des tissus érectiles entrant dans la constitution de la verge. Toute lésion des corps caverneux (absence ou insuffisance de développement, rupture, paralysie, etc.) supprimant l’élasticité et la contractibilité des tissus érectiles est donc susceptible de provoquer physiologiquement, selon le degré de gravité, la frigidité ou l’impuissance.
On observe dans les haras des sympathies et antipathies particulières entre les mâles et les femelles. On voit des étalons qui ont des préférences très marquées pour certaines juments alors qu’ils refusent d’en couvrir d’autres. Le cas de Liouba que Monarque affectionnait particulièrement, est connu de tous les éleveurs de pur sang, et nous pourrions citer de nombreux exemples de faits analogues.
La paralysie de la verge est quelquefois d’origine traumatique mais le plus souvent elle est consécutive aux maladies infectieuses (pasteurellose, gourme, etc.); selon son degré d’intensité, elle constitue une cause de stérilité relative ou absolue.
La spermatorrhée caractérisée par un écoulement fréquent de sperme due à une habitude vicieuse que contractent les étalons sous l’influence du repos et de l’oisiveté, est une cause fréquente de stérilité ; de même le surmenage génésique dû aux saillies répétées.
Il existe une relation étroite entre la vitalité de l’organisme et les fonctions reproductrices; toute dépression organique (alimentation défectueuse, surmenage, maladie, etc.) peut donc entraîner une impuissance relative dont la durée sera proportionnelle au degré de déchéance vitale.