Читать книгу Galopeurs et trotteurs : Hygiène. Elevage. Alimentation. Entraînement. Maladies - Edmond Curot - Страница 34
II. — STÉRILITÉ D’ORIGINE MATERNELLE
ОглавлениеQuelques auteurs ont prétendu que la stérilité doit presque toujours être attribuée à la femelle. Il est certain que l’appareil sexuel de la jument est plus compliqué que celui de l’étalon et comme tel exposé à des troubles pathologiques infiniment plus fréquents; mais le point de vue précédent est, néanmoins, trop exclusif.
Les causes qui lui donnent naissance sont fort nombreuses. Pour en concevoir le classement méthodique, il est nécessaire de les rattacher aux actes élémentaires qui président à la fécondation. Or celle-ci suppose remplir quatre conditions: 1° maturation d’un ovule; 2° imprégnation de celui-ci par un spermatozoïde; 3° migration vers l’utérus; 4° fixation dans sa cavité.
Fig. 9. — Position et rapports des organes génitaux chez la jument (d’après Saint-Cyr et Viollet).
Stérilité par lésion matérielle. — Cette première classe est de beaucoup la plus intéressante; elle comprend les cas les plus nombreux et les mieux connus, ceux dont l’interprétation, grâce à la physiologie, aux troubles fonctionnels et aux lésions perceptibles, est plus facilement abordable.
Troubles de la fonction ovarienne. — Ces troubles peuvent exister à des degrés très divers, depuis l’absence complète d’ovulation jusqu’à la maturation incomplète des ovules. Dans toutes ces conditions, le résultat est identique et la stérilité inévitable. Toutes les affections (ovarite, dégénérescence, atrophie ovarienne) peuvent, par ce mécanisme, causer la stérilité. Mais comme pour le testicule, il faut que la lésion soit bilatérale et étendue à la presque totalité des deux glandes.
Le développement régulier des organes génitaux externes et des mamelles constitue un indice favorable à l’ovulation; chez la jument qui a déjà porté, la question est plus simple que chez les primipares: l’aptitude de l’ovaire à l’ovulation n’étant pas douteuse, c’est, en général, l’utérus qu’il faut incriminer. L’irrégularité dans la manifestation des chaleurs (durée, intensité, périodicité) doit faire suspecter la stérilité par trouble de la fonction ovarienne; c’est un élément de diagnostic important.
Fig. 10. — Organes génitaux de la jument (d’après Peuch et Toussaint).
Troubles de l’imprégnation ovulaire. — Dans l’ordre physiologique, l’imprégnation de l’ovule par les spermatozoïdes est le second des actes élémentaires qui concourent à la génération. On doit donc considérer comme s’opposant à l’imprégnation les obstacles de toute nature, physiques ou chimiques, que les spermatozoïdes rencontrent sur leur parcours depuis la vulve jusqu’à l’ovaire.
Les causes physiques congénitales ou acquises, susceptibles de produire la stérilité, sont les cicatrices vaginales, la persistance et la rigidité de l’hymen, les lésions du col utérin (atrésie, induration, oblitération).
L’étude des causes chimiques s’opposant à l’imprégnation de l’ovule nous apprend que la simple addition d’eau, les solutions faiblement acides tuent les spermatozoïdes en l’espace de quelques minutes; les solutions alcalines étendues augmentent leur vitalité. La connaissance de ces faits est importante pour l’étude de l’imprégnation. On sait, en effet, que le mucus vaginal dans certains cas pathologiques (vaginite, métrite, etc.), par son degré d’acidité, exerce une action nocive sur la vitalité des spermatozoïdes.
Troubles de la migration ovulaire. — Au moment où se produit la déhiscence des ovisacs, le pavillon de la trompe s’applique étroitement à la surface de l’ovaire, et fécondé ou non, l’ovule s’engage dans le conduit tubaire qui est sa voie d’échappement naturelle. Tout ce qui s’oppose à cette migration est une cause d’infécondité. La salpingite (inflammation des trompes), les tumeurs intéressant les organes pelviens (tumeurs ovariennes, utérines, fibromes, sarcomes, kystes, etc.) en déterminant l’oblitération ou des changements de rapport des trompes avec les ovaires, peuvent être une cause de stérilité.
Les états morbides de la muqueuse utérine (métrite chronique), caractérisés par une sécrétion muco-purulente abondante, l’épaississement, le ramollissement de la muqueuse, s’opposent à l’implantation de l’ovule fécondé dans la matrice et constituent une cause de stérilité fréquente.