Читать книгу L'Anjou, ses vignes et ses vins - Paul Maisonneuve - Страница 17

COMPARAISON DES DEUX RÉGIONS GÉOLOGIQUES AU POINT DE VUE VITICOLE

Оглавление

Table des matières

De la constitution si différente du sol des deux régions Ouest et Est de l’Anjou découlent des conséquences d’un haut intérêt pour la viticulture.

Les roches dures schisteuses et siliceuses de l’Ouest exigent des défonçages difficiles et bien plus onéreux; ces roches affleurant ou n’étant recouvertes que par une faible épaisseur de terre, on doit pratiquer le travail au pic et à la dynamite.

De semblables difficultés se rencontrent bien plus rarement dans la région orientale, beaucoup plus tendre et souvent recouverte d’une profonde couche arable, que la charrue défonceuse suffit à remuer.

Les prix de défonçage, dans le premier cas, sont, par suite, de 5 à 15 fois plus élevés; aussi ne sont-ils justifiés que dans les régions des grands crus.

La connaissance de la nature du terrain est indispensable pour le choix des porte-greffes; à la région orientale, souvent très riche en calcaire, ne conviennent pas ceux que l’on peut adopter pour la région occidentale, qui en est à peu près dépourvue.

Enfin, la nature du sol a une grande influence sur la vigueur et la fertilité des ceps et sur les qualités du vin. Les vignes qui poussent en terre calcaire sont plus exubérantes et plus fertiles, mais donnent des vins plus légers que celles qui viennent en terrain schisteux. Par contre, ceux-ci mûrissent parfaitement bien sur ce sol noirâtre, qui emmagasine mieux la chaleur; la pourriture grise n’atteint pas leurs grappes, mais à l’arrière-saison, celles-ci se laissent envahir par la pourriture noble, qui amène la concentration du jus et annonce les grands vins.

Comme conclusion de cette petite étude géologique locale, on peut dire que le sol angevin se prête volontiers dans presque toutes ses parties à la culture de la vigne, si bien qu’à certaines époques celle-ci se trouvait répandue un peu partout. Puis, une sélection s’est faite, et on s’est abstenu de la planter là où l’exposition défavorable, la violence des vents, la fréquence plus grande des gelées, la dureté excessive du sol, etc., rendaient sa culture plus pénible et plus ingrate. C’est ainsi qu’avec raison la vigne, dans le Choletais, a cédé la place à l’industrie de l’élevage, et que dans lé . Segréen la culture des céréales lui a été substituée, tandis qu’au contraire la vigne prospère, donne de bons vins, et souvent de grands vins, dans les autres parties de l’Anjou, arrondissements de Baugé, de Saumur et d’Angers.


L'Anjou, ses vignes et ses vins

Подняться наверх