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M. de Talleyrand, quoique récemment promu à une haute dignité ecclésiastique, était déjà l'un des membres les plus influents du clergé. Il avait été privé, par un préjugé nobiliaire, de la position à laquelle sa naissance lui donnait droit dans les rangs de la haute aristocratie. Il avait depuis longtemps décidé que, par ses efforts et ses talents personnels, il obtiendrait une autre position au moins aussi élevée. Ainsi que nous l'avons fait remarquer, ses idées, au moment de son élection, étaient libérales, quoique modérées, et, en même temps, il connaissait assez le caractère de Louis XVI pour savoir que ce monarque n'accorderait jamais sincèrement et ne refuserait jamais résolûment aucune concession demandée avec persistance. Par conséquent, en partie avec la conviction qu'il faisait ce qui était meilleur pour le public, et en partie aussi avec la persuasion qu'il faisait ce qui était meilleur pour lui personnellement, il se sépara hardiment du reste de sa famille (très-dévouée au comte d'Artois, ainsi qu'à Marie-Antoinette), et travailla avec une infatigable énergie à entraîner du côté du tiers le corps auquel il appartenait.

Il possédait les talents et les avantages les plus nécessaires pour y réussir. Sa courtoisie naturelle flattait les curés; ses connaissances variées captivaient les plus instruits de ses confrères; sa naissance élevée lui donnait l'oreille des grands dignitaires ecclésiastiques; et enfin une majorité de son ordre, poussée par ses efforts et son adresse, se joignit au tiers-état, le 22 juin, dans l'église Saint-Louis.

A dater de ce moment la question, jusqu'alors douteuse, fut décidée; car on n'a jamais vu le clergé et les communes s'associer sans être vainqueurs. Ce fut donc en vain que, dès le jour suivant, le descendant de Louis XIV, dans toute la pompe de la royauté et en présence des trois ordres,—qu'il avait convoqués pour ce jour-là,—dénonça la conduite que le tiers-état avait poursuivie, annula ses décisions et le menaça de son déplaisir souverain. Le tiers-état résista; le roi se repentit, se rétracta et, montrant qu'il n'avait aucune volonté, perdit toute autorité. Ainsi, le 27 juin, les états généraux, désignés, à partir de ce moment, par le titre qui avait déjà été pris par les communes (l'Assemblée nationale), tinrent leurs délibérations ensemble, et les trois ordres furent confondus.

Essai sur Talleyrand

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