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HUITIÈME LEÇON

Table des matières

IRRIGATIONS

40. — Les irrigations sont des opérations dont le but est de répandre méthodiquement dans les terres cultivées une quantité d’eau déterminée, afin de donner aux plantes l’humidité qui leur est nécessaire pour croître et se développer.

Les plantes exhalent sans cesse, mais surtout sous l’influence de la chaleur et de la lumière, une grande quantité de vapeur d’eau. Si le sol ne peut pas leur fournir la quantité d’eau nécessaire, elles languissent et finissent par mourir.

Les eaux d’irrigation apportent souvent en outre, soit en suspension, soit en dissolution, des substances utiles à la végétation. Les substances tenues en suspension sont déposées sur le sol cultivé, pendant qu’il est recouvert d’eau; quant à celles qui sont dissoutes dans l’eau, elles sont introduites dans la terre végétale avec l’eau qui y pénètre.

41. — Les eaux employées à l’irrigation ont des origines diverses.

Le cultivateur peut utiliser les eaux de source ou de ruisseau qu’il a sur son domaine. Le plus souvent il les recueille dans des réservoirs spéciaux, d’où il les dirige ensuite par des rigoles sur les points qu’elles doivent arroser. Suivant les localités, on donne à ces réservoirs le nom de pêcheries, serves, etc. On y recueille aussi les eaux pluviales.

Les eaux de rivière servent à irriguer, dans le fond des vallées, les terres submersibles. C’est surtout par les crues suivies de débordements que se pratiquent ces irrigations irrégulières.

42. — Ailleurs on construit spécialement des canaux pour amener sur les terres les eaux d’irrigation.

Un canal est une rivière artificielle qui dérive une partie des eaux d’un cours d’eau naturel à un point de son parcours, et dont le tracé est dirigé avec une faible pente vers tous les points qu’on peut atteindre en dominant les terres à irriguer. Parfois il rejoint, sur un point plus bas, la rivière ou le ruisseau d’où il part; d’autres fois il déverse dans une autre rivière l’excédent de ses eaux qui n’a pas été utilisé.

Sur le canal principal s’embranchent d’autres canaux secondaires, des rigoles appelées filioles, qui servent à conduire les eaux sur les champs à arroser.

43. — Ailleurs encore on irrigue avec des eaux élevées artificiellement. A cet effet on emploie les eaux des puits ou des sources profondes.

Pour élever les eaux à la surface, on se sert de pompes mues par un manège ou d’appareils élévatoires dont les plus simples sont les norias, les roues hydrauliques à augets.

La noria est un appareil d’élévation des eaux en usage depuis des siècles dans le midi de la France, en Espagne, en Algérie. Elle consiste (fig. 10) en une grande roue mue par un manège, et placée au-dessus du puits; sur cette roue tourne une longue corde ou chaîne sans fin sur laquelle sont fixés des vases qui se remplissent au fond du puits et déversent leur contenu en haut de la roue, dans une rigole qui aboutit à un réservoir.

44. — L’usage des irrigations varie suivant les régions. Dans le midi de la France on les applique aux céréales, aux plantes légumineuses et potagères, aux plantes arbustives, comme à toutes les cultures fourragères.

Dans le centre de la France, au contraire, et dans les régions montagneuses, on les réserve presque uniquement pour les cultures fourragères et surtout pour les prairies. C’est seulement dans la culture maraîchère que l’on a recours aux irrigations pour les plantes potagères.

FIG. 10. — Noria,


Le mot irrigation est réservé à l’ensemble de l’opération.

On désigne sous le nom d’arrosage l’opération partielle qui consiste à faire couler l’eau sur le sol pendant un temps déterminé. Ainsi, si pendant une saison on couvre deux ou trois fois une prairie d’eau, on dit que l’irrigation de cette prairie comporte deux ou trois arrosages.

45. — Suivant la saison dans laquelle on fait les irrigations, on distingue les irrigations d’été et les irrigations d’hiver.

Les irrigations d’été se pratiquent du 1er avril au 30 septembre; quant aux irrigations d’hiver, on les fait depuis la fin du mois d’octobre jusqu’au printemps. Dans quelques pays on emploie ces deux modes d’irrigation.

Dans le Midi, on a recours exclusivement aux irrigations d’été. Souvent, dans le centre de la France, on arrose les prairies pendant l’hiver et au printemps, puis pendant l’été, après la fauchaison, pour activer la pousse des regains.

Les irrigations d’hiver sont surtout des irrigations fertilisantes; l’eau couvre le sol pendant longtemps, et elle y dépose les substances qu’elle renferme. Quant aux irrigations d’été, elles agissent surtout en fournissant aux plantes l’eau nécessaire à une végétation active.

46. — On emploie avec avantage pour les irrigations les eaux provenant de certaines usines, et qui sont chargées de substances propices à la végétation. C’est ainsi que les eaux provenant des féculeries, des distilleries, des sucreries, les eaux de lavage des laines dans les fabriques de drap, sont dirigées avec profit sur les terres cultivées.

On se sert aussi des eaux des égouts des villes que le passage à travers le sol filtre et purifie, au grand avantage de la salubrité publique, tandis qu’en même temps elles laissent dans la terre des matières fertilisantes.

QUESTIONNAIRE. — Qu’appelle-t-on irrigation? — Comment les irrigations servent-elles à la végétation? — Quelles sont les eaux employées en irrigation? — De quelle manière utilise-t-on les eaux de source? — celles de rivière! — celles de puits? — Qu’appelez-vous canal d’irrigation? — Quelles sont les principales machines élévatoires? — Décrivez une noria. — Sur quelles cultures applique-t-on les irrigations? — Qu’appelle-t-on arrosage? — Qu’est-ce qu’une irrigation d’été ? — une irrigation d’hiver? — Quand les pratique-t-on? — Quels en sont les effets? — Quels sont les avantages des irrigations avec les eaux industrielles? — avec les eaux d’égout?

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