Читать книгу Notions d'agriculture et d'horticulture: agriculture, arboriculture, horticulture - Jean-Augustin Barral - Страница 9
ОглавлениеDÉFINITION ET BUT DES ASSOLEMENTS
16. — Dans la plupart des fermes, les terres se divisent en deux catégories: celles qu’on laboure chaque année pour une nouvelle récolte, et celles qui restent pendant un certain nombre d’années en prairies, en cultures arbustives.
Aux premières on donne le nom de terres arables.
La proportion des terres arables, comparativement à l’étendue totale de la ferme, est très variable. Tantôt elle atteint la presque totalité de la surface, tandis que dans d’autres circonstances elle n’en représente qu’une faible partie.
Dans une ferme bien cultivée, les terres arables ne doivent pas avoir une étendue supérieure à celle que l’on peut labourer, ensemencer, dans de bonnes conditions. En d’autres termes, une ferme est d’autant mieux organisée, que l’étendue des terres arables est bien proportionnée aux ressources dont le cultivateur dispose.
17. — On ne doit pas demander aux terres arables de fournir chaque année la même récolte. En effet, on a observé depuis longtemps qu’une terre à laquelle on fait produire plusieurs années de suite la même plante annuelle, donne des rendements décroissants, et qu’elle finit même par refuser toute récolte de cette plante. On a constaté que cette stérilité n’est pas toujours empêchée par l’emploi d’abondants engrais, mais qu’elle cesse quand on fait alterner sur le même terrain des cultures de plantes différentes. L’ordre d’alternance n’est pas arbitraire, mais il dépend de circonstances variées.
De ces observations est né l’art des assolements.
18. — On appelle assolement le partage des terres d’une ferme en plusieurs divisions qui sont destinées à porter successivement des récoltes différentes.
On donne à ces divisions le nom de soles.
La rotation des cultures est l’ordre de succession des récoltes dans la même sole.
La durée de la rotation est le temps qui s’écoule jusqu’au retour de la même culture dans une sole. Elle dépend à la fois du nombre des cultures auxquelles le cultivateur s’adonne et du temps pendant lequel chaque culture occupe le terrain.
On définit l’assolement par le nombre d’années nécessaire pour le retour de la même culture sur une sole. Ainsi, un assolement est biennal, si une culture revient tous les deux ans; triennal, si elle revient tous les trois ans; quadriennal, si elle revient tous les quatre ans, et ainsi de suite.
19. — Dans la plupart des fermes, il y a, à côté des terres soumises à l’assolement, une certaine étendue de terres qui restent en dehors de l’assolement: ce sont ordinairement des prairies, des cultures de luzerne, etc. On dit que ces terres appuient l’assolement, parce qu’elles fournissent des fourrages pour nourrir du bétail, pour augmenter la masse du fumier destiné aux terres labourées.
Pour donner d’abondantes récoltes, toutes les plantes n’exigent pas les mêmes conditions. Les unes ont besoin d’engrais abondants et frais, les autres se contentent d’engrais moins actifs. Il en est que l’on doit semer tôt, d’autres que l’on doit semer plus tardivement. Celles-ci mûrissent hâtivement et laissent de bonne heure le sol libre: celles-là ne mûrissent qu’à l’arrière-saison. Ce sont autant de raisons qui influent sur l’ordre à adopter dans un assolement, afin que le cultivateur puisse exécuter régulièrement et successivement les travaux nécessaires à chaque culture.
20. — En dehors de l’exécution des travaux, l’obligation d’alterner les récoltes s’impose par la multiplication des plantes adventices et des insectes nuisibles. Les insectes se multiplient d’autant plus, que la nourriture qui leur convient est mise plus longtemps à leur portée; quant aux plantes adventices, elles se développent en nombre d’autant plus grand, que la culture qui occupe en même temps le sol leur donne davantage les moyens d’accomplir les phases de leur végétation, et les protège même contre les causes de destruction.
Si l’on fait alterner les récoltes, les insectes meurent de faim devant des plantes nouvelles dont ils ne peuvent se nourrir. Quant aux plantes adventices, ou bien elles sont étouffées par la végétation nouvelle que l’assolement introduit, ou bien elles sont détruites par les soins de culture que cette nouvelle plante exige.
21. — De ces conditions multiples sont sorties les règles qui président aux assolements, et qui se résument en deux principes:
Faire succéder aux plantes qui ne gênent pas le développement des herbes adventices, d’autres plantes qui couvrent tout le sol ou qui ont besoin de binages répétés pendant leur végétation;
Choisir les cultures de manière à prendre successivement dans les diverses couches du sol les principes utiles à la végétation, et à ramener les matières fertilisantes du fond à la surface.
En suivant ces règles, on arrive à ce résultat que chaque plante laisse le sol dans les conditions les plus favorables pour la récolte qui la suit.
22. — On dit quelquefois que, dans un assolement, il faut faire suivre les plantes épuisantes par des plantes qu’on appelle améliorantes.
Cette opinion repose sur la supposition que certaines plantes enrichissent le sol en s’appropriant directement ou indirectement l’azote de l’air, au point d’augmenter la proportion de ce principe qui existe dans la terre.
En réalité il n’y a pas de plantes véritablement améliorantes; il y a seulement des plantes qui vont chercher plus profondément dans le sol les principes qui leur sont nécessaires: elles n’empêchent pas la diminution de la fécondité, qui est plus ou moins rapide, mais qui est toujours réelle.
QUESTIONNAIRE. — Qu’appelle-t-on terres arables? — Quelles sont les proportions convenables de terres arables dans une ferme? — Qu’est-ce que l’alternance des récoltes? — Qu’appelle-t-on assolement? — sole? — rotation? — Qu’est-ce que la durée de la rotation? — Comment définit-on les assolements? — Qu’appelle-t-on appuyer l’assolement? — Quelles sont les conditions qui influent sur l’ordre de succession des récoltes? — Comment les assolements sont-ils utiles pour la destruction des plantes adventices? — des insectes nuisibles? — Quelles sont les principales règles des assolements? — Qu’appelle-t-on plantes épuisantes? — plantes améliorantes? — Existe-t-il des plantes améliorantes?