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DE LA PRATIQUE DU DUEL JUDICIAIRE DANS LES COMMUNAUTÉS ECCLÉSIASTIQUES ET LES COURS SEIGNEURIALES DE PARIS.

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I. Privilège accordé aux serfs des seigneurs ecclésiastiques de témoigner et combattre en justice. Champ clos dans la cour de l’hôtel épiscopal et dans celle de la maison de l’archidiacre. — II. Tempérament apporté à la pratique du duel: les Coups-le-roi. — III. Le duel à Saint-Germain-des-Prés et à Sainte-Geneviève.

Les églises et les communautés monastiques durent se conformer, pour le gouvernement et la défense de leurs temporalités, aux usages reçus dans les juridictions laïques. Elles acceptèrent donc le duel, à l’époque où il constituait, avec la preuve testimoniale, le moyen le plus usité pour faire valoir des droits en justice. Le Recueil des Historiens de France en contient plusieurs exemples. La propriété d’une église, celle de Saint-Médard, se décida, en 961,dans un duel par champions qui dura depuis la deuxième heure du jour jusqu’au coucher du soleil, et fut attribuée, par ce moyen, au monastère de Beaulieu . Un autre duel eut lieu par champions, en 1082, dans la cour de Saint-Pierre-de-Bourgueil, entre le monastère de Saint-Aubin d’Angers, et un seigneur laïque, pour la propriété de la terre de Cré près de Perrai-aux-Nonnains, et se termina encore à l’avantage des moines, par suite du désistement que leur adversaire donna au milieu du combat. Parmi les témoins ou gardes du camp, figuraient, du côté de l’abbaye, l’abbé de Bourgueil, avec ses moines et ses bourgeois, et l’archidiacre Marbod, devenu ensuite évêque de Rennes . En 1240, un duel s’engagea dans la cour temporelle de l’abbé de Jumièges, entre deux prétendants à une prévôté. La partie du champion vaincu dut payer quarante et un sous tournois à l’abbé, et seize sous tournois au vainqueur, pour chaque blessure qu’avait reçue le vaincu . Les protestations d’Agobard, évêque de Lyon , et du pape Nicolas Ier contre un usage contraire aux lois de l’église n’avaient servi de rien: «ils parlaient à des sourds» suivant l’expression de dom Bouquet, «verum ii surdis cecinerunt» .

Histoire des justices des anciennes églises et communautés monastiques de Paris

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