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III.

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Un jour que Jack s’était égaré, il arriva près d’une grande maison au fond d’une vallée solitaire; il frappa à la porte. Quelle fut sa frayeur, quand se présenta pour lui ouvrir, un géant monstrueux à deux têtes! Cependant il lui parut moins féroce que les autres, car c’était un géant gallois.

Jack raconta au géant qu’il avait perdu son chemin et lui demanda l’hospitalité. On le mena dans une chambre où pendant la nuit il entendit son hôte proférer ces formidables paroles:

«Toi qui loges sous mon toit cette nuit, tu ne verras pas la lumière du matin; ma massue t’écrasera la tête! — Ah! tu crois cela! dit Jack; voilà un de tes tours gallois! nous verrons qui de nous deux sera plus habile.» Puis il sauta hors du lit et, tâtant au hasard dans l’obscurité, il trouva un fort billot de bois. «Voilà mon affaire!» s’écria-t-il, et, fourrant la bûche dans le lit à sa place, il alla se cacher dans un coin obscur de la chambre.

Bientôt après entra le géant qui, brandissant sa massue en asséna un coup sur la bûche, convaincu qu’il allait briser tous les os de Jack. Aussi le lendemain on juge de la surprise du géant quand il vit notre héros, qui descendait l’escalier comme si de rien n’était et qui poussa même la courtoisie jusqu’à le remercier de son hospitalité.

«Comment as-tu dormi? dit le géant, n’as-tu rien senti cette nuit?»

Jack lui répliqua: «Rien qu’un rat qui m’a donné deux ou trois tapes avec sa queue!»

Le géant dissimula sa surprise et retint Jack à déjeuner. Devant chacun d’eux fut placé un bol contenant quatre gallons de pudding. Notre héros n’eut pas l’air de s’étonner d’une si extravagante portion, mais il attacha un grand sac de cuir sous ses vêtements, de manière à y jeter le pudding sans être aperçu. Le déjeuner fini, Jack piqua la curiosité du géant en offrant de le rendre témoin d’un tour extraordinaire, et, prenant un couteau, il fendit le sac de cuir et tout le pudding tomba par terre. Le géant ne se douta pas de la supercherie, et, craignant d’être battu, il s’écria en véritable Welche:

— Et moi aussi, je puis en faire autant!

On devine la suite: le monstre saisit le couteau et, croyant imiter Jack impunément, il se tua sur le coup.

Contes populaires de la Grande-Bretagne

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