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VI.

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Jack demanda ensuite au roi la permission de purger le pays de Galles des géants qui l’infestaient. Il partit donc et arriva le troisième jour à un grand bois, où il fut assailli par des cris perçants. En approchant avec précaution de l’endroit d’où partaient les cris, il fut frappé d’horreur en apercevant un terrible géant qui traînait par les cheveux une belle dame et le chevalier son mari, aussi aisément que si c’eût été deux paires de gants. Jack, ému de pitié, revêtit son manteau d’invisibilité et, prenant son infaillible épée, il réussit après beaucoup de peine à dépêcher le monstre en lui coupant la cuisse. Les cris de mort du géant étaient si terribles qu’ils faisaient retentir tout le bois d’alentour. — Le chevalier et la belle dame, après avoir témoigné leur reconnaissance à Jack, lui firent connaître que le géant laissait un frère plus farouche que lui. Mais, n’écoutant que son courage, Jack sauta à cheval pour aller tuer le second géant, et il promit de rendre visite au chevalier quand il aurait débarrassé le pays de cette engeance.

A un mille et demi de là, il aperçut à l’entrée d’une caverne le géant assis sur un bloc de bois; à son côté était posée une massue noueuse en fer; il avait des yeux louches et brillants comme flamme, des joues pendantes comme flèches de lard; les poils de sa barbe ressemblaient à des fils de fer et les boucles de cheveux qui pendaient sur ses robustes épaules avaient l’air de serpents enroulés et de vipères sifflantes. — Jack revêtit son manteau d’invisibilité, s’approcha du géant et lui dit tout bas: «Ah! vous voilà ! je m’en vais vous tirer la barbe!» Puis il le frappa de son épée à la tête, mais manquant son coup, il lui coupa seulement le nez. Le géant poussa des rugissements semblables aux éclats du tonnerre et courut de tous les côtés en manœuvrant sa massue de fer avec tant de furie que Jack lui-même en fut effrayé. Alors, Jack, sautant sur le bloc de bois, frappa le géant par derrière et lui trancha la tête. Ensuite il pénétra dans la caverne, et, en cherchant l’endroit où le monstre cachait ses trésors, il découvrit une chambre remplie de captifs humains: c’était le garde-manger du géant; lorsque les prisonniers étaient bien gras, il s’en faisait servir pour son dîner. Jack leur rendit la liberté et leur distribua tout l’argent dont il s’empara.

Pour lui, après une bonne nuit, il monta à cheval au lever du soleil et alla rendre visite au chevalier. Son hôte, pour le recevoir dignement, prépara une fête à laquelle il convia toute la noblesse du voisinage, et qui dura plusieurs jours. Le chevalier lui offrit devant tout le monde un bel anneau, sur lequel était gravée, avec une devise rappelant l’exploit de Jack, la scène du géant traînant par les cheveux le malheureux chevalier et la belle dame.

Contes populaires de la Grande-Bretagne

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