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RASHIE-COAT

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Première version de Cendrillon

CHAMBERS. — (POPULAR RHYMES OF SCOTLAND.

Rashie-Coat était fille de roi et son père voulait la marier à un homme qu’elle n’aimait pas. Et comme son père insistait, elle ne savait que faire; elle alla donc trouver la fille de basse-cour pour lui demander conseil. Et celle-ci lui dit:

«Déclarez que vous ne prendrez cet homme pour mari que quand on vous aura donné une robe de laine foulée.» Mais quand Rashie-Coat eut la robe, elle ne soucia pas davantage d’épouser le prétendu présenté par son père. Elle retourna vers la fille de basse-cour, qui lui répondit: «Demandez une robe faite avec les plumes des oiseaux de l’air.» Le roi envoya alors un homme avec un grand sac de blé, et l’homme cria aux oiseaux de l’air: «Que chacun de vous prenne un grain et laisse tomber une plume!» et tous les oiseaux qui passaient prirent un grain et donnèrent une plume. Puis on recueillit ces plumes et on en fit une robe qu’on offrit à Rashie-Coat. Néanmoins elle persista dans ses premiers refus. Cette fois, la fille de basse-cour lui conseilla de demander une robe de bure et une paire de pantoufles. Le roi s’empressa d’obéir aux ordres de sa fille, mais sans plus de succès qu’auparavant. Elle retourna auprès de la fille de basse-cour, qui lui répondit: «Maintenant je ne puis plus rien pour vous.»

Rashie-Coat quitta donc la maison paternelle et alla loin, bien loin, plus loin que je ne saurais dire, et arriva à la maison d’un roi. «Que venez-vous faire ici? lui demanda-t-on. — Je viens m’offrir comme servante,» répondit-elle. On l’accepta pour laver les assiettes à la cuisine et pour enlever les cendres dans les cheminées. Le jour du sabbat étant venu, chacun s’en fut à l’église et Rashie-Coat dut rester à la maison pour préparer le dîner. Alors une fée vint la trouver et lui dit: «Allez passer votre robe de laine foulée et rendez-vous à l’église. — Je le voudrais bien, répondit-elle, mais je suis obligée de rester ici, afin d’apprêter le dîner de ce soir.» La fée reprit: «Ne vous inquiétez pas de cela, mon enfant, je me charge de tout;» puis elle ajouta: «Une tourbe fait brûler une autre tourbe, une broche fait tourner une autre broche, une balle fait jouer une autre balle; — que Rashie-Coat aille aujourd’hui à l’église»

Rashie-Coat mit donc sa robe de laine foulée et se rendit à l’église. Le fils du roi ne l’eut pas plutôt vue, qu’il devint amoureux d’elle, mais elle partit avant tous les assistants, et le prince ne put savoir qui elle était. Rashie-Coat en revenant trouva le dîner cuit à point et personne ne se douta qu’elle fût sortie.

Le jour du sabbat suivant, la fée revint et dit à Rashie-Coat: «Aujourd’hui vous mettrez la robe faite avec les plumes des oiseaux de l’air, et vous irez à l’église; je me charge de préparer le dîner.» Rashie-Coat obéit et alla à l’église. Cette fois, dès que le fils du roi vit que Rashie-Coat se levait, il sortit derrière elle, mais il ne put la rejoindre. Elle revint à la maison, ôta sa robe et trouva le dîner cuit. Personne ne se douta de rien.

Le dimanche d’après, la fée se présenta encore à Rashie-Coat et lui dit: «Mettez- votre robe de bure, chaussez la paire de pantoufles et partez à l’église.» Le fils du roi avait eu la précaution de s’asseoir près de la porte; dès qu’il vit Rashie-Coat s’enfuir avant la sortie générale, il s’esquiva aussi et l’atteignit. Mais elle se débarrassa de lui et courut à la maison; en se sauvant, elle perdit une de ses pantoufles. Le prince s’en empara, et il fit proclamer par tout le pays, qu’il prendrait pour femme celle qui pourrait chausser la mignonne pantoufle. Toutes les dames de la cour l’essayèrent à qui mieux mieux, mais sans succès. La gardeuse de dindons vint comme les autres et fit essayer à sa fille la pantoufle; à force de se serrer le pied et de le raccourcir, cette fille réussit à l’y faire entrer. Le fils du roi l’emmena alors pour l’épouser et la mit à cheval derrière lui. Chemin faisant, ils arrivèrent à un bois, et comme ils passaient, ils entendirent un oiseau perché sur un arbre qui chantait:

«Pied serré, pied raccourci, chevauche derrière le roi; mais petit pied et joli pied, se cache derrière le fourneau!»

Lorsque le prince entendit ces paroles, il jeta à bas de cheval la fille de la gardeuse de dindons et revint au palais. Il alla regarder derrière le fourneau et y trouva Rashie-Coat, qui reconnut sa pantoufle. Le prince voulut lui-même la lui mettre au pied et la pantoufle en prit exactement la mesure. Alors le fils du roi l’épousa et désormais, ils vécurent heureux et burent à pleines tasses.

CONTE IV BIS.

Contes populaires de la Grande-Bretagne

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