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IV.

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Table des matières

Le fils unique du roi Arthur avait demandé à son père une grande somme d’argent afin d’aller chercher fortune dans la principauté de Galles, où demeurait une belle dame possédée de sept méchants esprits. Le roi essaya vainement de le détourner de cette entreprise. Après quelques jours de voyage le prince arriva à une ville où il vit une grande foule entourant un convoi funèbre. S’en étant approché, on lui dit que le défunt ayant laissé de grosses dettes, ses créanciers s’opposaient à ce qu’on l’enterrât.

Le prince répondit que c’était pitié que des créanciers fussent si cruels et leur dit: «Qu’on enterre ce mort, je paierai ce qu’il doit.» Il vint un tel nombre de créanciers qu’avant la nuit le prince eut vidé sa bourse. Jack, arrivant sur ces entrefaites, fut si touché de la générosité du prince qu’il lui offrit de devenir son serviteur, offre qui fut aussitôt acceptée. Le lendemain tous deux partaient pour leur voyage, lorsqu’en quittant la ville, une vieille femme courut après le prince en disant: «Il me devait deux pence depuis sept ans, je vous en prie, payez-mai comme les autres.» Le prince paya la dette avec son dernier penny. Jack n’ayant lui-même qu’une bourse fort légère, l’argent manqua bientôt. La nuit venue, le prince eût bien voulu trouver un logement, mais le moyen d’en trouver un sans argent! Jack lui dit alors: «Maître, rassurez-vous. Mon oncle demeure à deux milles d’ici; c’est un grand et monstrueux géant à trois têtes, capable de lutter seul contre cinq cents hommes armés et de les vaincre. — Hélas! dit le prince, il ne fera de nous qu’une bouchée; à peine pourrons-nous remplir sa dent creuse. — Ne craignez rien; dit Jack, j’irai en avant, attendez-moi jusqu’à mon retour. » Puis il chevaucha à toute bride et alla frapper à la porte du château. A ce bruit, le géant furieux cria: «Qui est là ?»

Jack répondit:

— C’est moi, c’est votre pauvre cousin Jack.

— Quelles nouvelles apportes-tu, cousin?

Jack reprit:

— Cher oncle, de mauvaises nouvelles.

— Comment des nouvelles peuvent elles être mauvaises pour moi? dit le géant. Ne sais-tu pas que j’ai trois têtes, et que je puis battre cinq cents hommes armés et les faire fuir comme menue paille devant le vent?

— Sans doute, dit Jack, mais malheureusement le prince s’approche avec mille hommes couverts d’armures afin de vous tuer et de saccager votre château.

— Ah! cousin Jack, dit le géant, voilà en effet de tristes nouvelles.! Je cours me cacher; toi tu vas m’enfermer dans la cave et tu en garderas les clefs jusqu’à ce que le prince soit parti.

Jack accepta volontiers et, allant chercher son maître, ils firent la fête et prirent tous les trésors du géant, tandis que celui-ci tremblait dans la cave.

Le lendemain, notre héros envoya le prince à trois milles en avant afin qu’il fût hors de l’odorat du géant; puis il délivra son oncle de la cave, et lorsque celui-ci lui demanda ce qu’il voulait pour sa peine, Jack lui dit: «Donnez-moi votre chapeau et votre vieux manteau; donnez-moi aussi la vieille épée rouillée et les pantoufles qui sont à la tête de votre lit.» Le géant lui répondit: «Je te donne volontiers tous ces objets; garde-les en souvenir de moi comme choses d’excellent usage; l’habit te rendra invisible, le chapeau te donnera le savoir, l’épée coupera tout ce que tu frapperas, et les souliers sont doués d’une vitesse merveilleuse.»

Contes populaires de la Grande-Bretagne

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