Читать книгу Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies - Paul Cagny - Страница 11

Table des matières

Le confortable ne doit jamais être sacrifié à l’élégance ni au luxe. Il faut de l’air, de la lumière, de l’espace.

Choix de l’emplacement. — Il dépend beaucoup de la direction des vents régnants. En général, l’exposition au midi est préférable. On utilisera la pente d’une colline, un bois, Pour protéger le haras contre les vents froids ou pluvieux. Le sol devra être très perméable, mais sec; on exécutera les travaux nécessaires pour permettre l’écoulement rapide des eaux de pluie et des urines; le sol sera recouvert de mâchefer et de sable. L’humidité est une condition essentiellement favorable au développement des maladies épidermiques.

Disposition des bâtiments. — La forme du terrain utilisée sera en général rectangulaire. Trois des côtés sont couverts de bâtiments; le quatrième fermé par une barrière, donnera directement sur un herbage. Les portes d’entrée se trouveront aux angles des bâtiments. Le quatrième côté peut être aussi formé de bâtiments, sauf un large espace libre au milieu, servant de chemin conduisant aux herbages. La partie centrale du rectangle ainsi limité par les bâtiments constitue la cour, qui est généralement gazonnée et plantée d’arbres. Au centre, on construira le bâtiment du stud-groom ainsi que le cabinet de réception pour le propriétaire et les visiteurs invités.

Box. — Les box occupent le rez-de-chaussée des bâtiments entourant la cour principale. Certains sont aménagés en chambres à avoine, son, carottes, sellerie, remise pour les ustensiles d’écurie, cuisine pour la préparation de l’eau chaude et des mashes, etc. La pharmacie sera de préférence installée dans le logement du stud-groom. Au-dessus des box, se trouvent les greniers pour la paille et les fourrages. On loge souvent aussi l’avoine dans les greniers; de cette façon, on peut la faire descendre dans un conduit aménagé pour la recueillir en bas et la distribuer. Cette pratique d’installer les magasins à fourrages au-dessus des box est condamnée par les hygiénistes intransigeants, qui craignent la contagion des aliments par l’air vicié des box. Si on a soin de plafonner ceux-ci, le danger n’est pas à craindre, et cette façon de faire a le double avantage d’exiger moins de place pour les bâtiments de haras et aussi de rendre les box moins sensibles à l’influence de la température extérieure: plus chauds en hiver, plus frais en été. Ces box seront spacieux; les dimensions suivantes sont bonnes: longueur, 4 mètres; largeur, 3^m,50; hauteur du plafond, 3 mètres à 3^m,50. Ils sont le plus souvent construits en briques; à l’intérieur, on pose un revêtement de ciment sur une hauteur de 1^m,80 au moins, ce qui en facilite le nettoyage. Le sol pourra être en béton fait de mâchefer, sable, gravier, chaux et ciment, ou mieux en briques sur champ; on ménagera une pente légère afin de permettre l’écoulement de l’urine dans un caniveau recouvert d’une plaque mobile, que l’on enlèvera pour le nettoyage. Le plafonnage des box devra être soigneusement conditionné, surtout si les greniers à fourrages se trouvent au-dessus.

Les portes, larges, seront à un seul battant; généralement on les fait en deux parties superposées, de façon à pouvoir ouvrir celle du haut à volonté ; la partie du bas aura une hauteur de 1^m,50 environ; celle du haut, une hauteur de 0^m,80. Au-dessus de la porte, on ménagera une fenêtre à tabatière s’ouvrant vers le haut.

Tout le long des box, le toit du bâtiment formera un auvent avançant de 1 mètre au moins, pour protéger les façades des box contre la pluie. Le sol qui longe le bâtiment sera aménagé, sur une largeur de 2 mètres environ, pour être toujours sec; on peut le paver de briques sur champ avec des joints accusés, pour éviter les glissades, ou bien on peut le faire de mâchefer très tassé, recouvert dé sable.

Fig. 2. — Haras de Chamant (Oise). — Logement du stud-groom et box des poulinières.

Les box des poulinières ne comporteront pas de râteliers. Dans chacun des angles du fond, on établira des mangeoires en ciment, pleines en dessous, de façon à ce que le poulain ne puisse se blesser en engageant sa tête sous elles, arrondies et très lisses, hautes d’environ 0^m,90, pour que le jeune poulain puisse facilement manger sa ration. Ces mangeoires seront spacieuses, larges du fond; l’une sert pour les aliments, l’autre pour la boisson. Elles devront être l’objet de fréquentes désinfections. On peut aussi construire dans l’un des angles libres une mangeoire plus petite et moins haute pour le poulain; cela n’est pas indispensable si on a soin de construire les premières à une hauteur modérée. On placera des anneaux au-dessus de la mangeoire, destinés à recevoir les chaînes d’attache des poulinières; ces chaînes devront être juste assez longues pour permettre à la jument de manger sa ration.

L’aération des box s’effectuera par les ouvertures et aussi par des ventilateurs, cheminées d’appel que l’on pourra établir facilement. La température moyenne qu’il faut s’efforcer d’obtenir dans les écuries est de 12 à 15°.

La litière devra toujours être propre et abondante. Durant tout le temps que les animaux seront dehors, les box devront rester ouverts; la litière sera nettoyée, changée et relevée, de façon à ce que le sol puisse sécher.

Les poulinières qui sont à terme ou près de l’être doivent être surveillées nuit et jour. Ce qui est préférable, lorsqu’elles sont nombreuses, c’est d’avoir un local spécial, l’accouchoir. C’est un bâtiment sans grenier utilisé, mais bien plafonné. Comme les premières parturitions ont lieu pendant la saison froide et comme le chauffage avec un poêle peut être dangereux, les parois des box devront être épaisses, afin de maintenir dans ceux-ci une température constante. On pourra les constituer avec des planches horizontales, chevauchant en partie, comme les écailles d’un poisson, distantes l’une de l’autre de 3 à 5 centimètres, et l’intervalle sera comblé avec de la paille de bois. Cependant les box ainsi conditionnés sont d’une désinfection fort difficile. On pratiquera une seule porte, au milieu d’un côté, donnant sur un couloir central, au fond duquel sera placé le lit de l’homme de garde. A droite et à gauche du couloir, s’ouvriront deux box. En y maintenant toujours quatre poulinières les plus avancées, la chaleur du local est très suffisante. Dans les haras bien conditionnés, l’accouchoir comprendra, outre cette écurie de box de surveillance, une pièce spéciale pour l’accouchement, attenant à la première écurie; cette pièce formera. un grand box aux parois cimentées, pavé en briques sur champ, facile à nettoyer et à désinfecter. De cette façon, on évitera de contaminer l’écurie de surveillance.

Les box qui doivent servir aux étalons seront construits sur le même modèle que ceux des poulinières. Il est préférable de les éloigner des poulinières. Leurs box seront édifiés à l’abri d’un bouquet d’arbres, si possible, afin de leur cacher la vue de celles-ci. Ils seront encore plus spacieux et surtout plus hauts de plafond que ceux des juments. Une bonne précaution à prendre consiste à garnir les parois de ces box, sur une hauteur de 2 mètres environ, d’un matelas épais, recouvert d’un gros feutre, ou bien de plaques de liège. On évitera ainsi les accidents qui peuvent résulter des ruades, du cabrer, de tous les mouvements de défense ou de gaîté, souvent si brusques, des étalons.

Les poulains sevrés doivent séjourner loin des box proprement dits. On leur construit des box dans les herbages qui leur sont réservés. Comme on les place habituellement deux dans le même box, celui-ci doit avoir à peu près les dimensions que nous avons indiquées plus haut pour les box de Poulinières. Chaque box comportera également deux mangeoires et même trois: deux pour les aliments, l’avoine et une pour l’eau.

La partie des bâtiments réservée aux yearlings comprend, en outre, un logement pour un garçon ou un ménage et un magasin à fourrages, si les. box ne sont pas surmontés d’un grenier.

Quand la chose est possible, on peut aménager un petit paddock attenant au pré destiné aux yearlings.

Le bâtiment des poulains peut être aménagé d’une autre façon; deux larges allées coupent le bâtiment en croix, et les box s’ouvrent sur celles-ci. Ces box sont séparés les uns des autres par une cloison de briques d’une hauteur de 1^m,50 à 1^m,80, surmontée de barreaux de fer placés très serrés, de façon à ce que les poulains ne puissent engager leurs pieds entre ces derniers.

Cette disposition n’est cependant pas très recommandable, car elle présente plus d’inconvénients que d’avantages. Les poulains peuvent se voir, mais, par la suite, lorsqu’ils sont dans les écuries d’entraînement, ils souffrent davantage de leur isolement. En outre, par les grands froids, ces écuries demandent à être chauffées, surtout si elles sont peu garnies. Enfin la contagion est plus à craindre que dans les écuries à box isolés. Ces dernières sont donc de beaucoup préférables.