Читать книгу Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies - Paul Cagny - Страница 27

§ V. — SOINS CONSÉCUTIFS A LA MISE-BAS, A DONNER AU PRODUIT ET A LA MÈRE.

Оглавление

Table des matières

Si le cordon ombilical est encore intact, il faut le sectionner comme nous l’avons dit plus haut, en prenant les précautions antiseptiques convenables. Dans les jours qui suivront, on répétera ces soins antiseptiques, surtout s’il se forme une plaie.

Après la mise-bas, la jument sera bouchonnée et couverte chaudement.

On lui donnera à boire quelques litres d’eau tiède salée, dans laquelle on aura délayé un peu de farine d’orge et de son. On la laissera reposer dans un box chaud, qui ne devra pas communiquer autant que possible avec ceux des autres poulinières, car le voisinage de celles-ci pourrait la tourmenter. Son régime alimentaire consistera en mashes, barbotages, carottes, farineux, bon foin, de façon à la pousser au lait. Pendant les premiers jours, on la fera boire tiède: soit du thé de foin, soit de l’eau tiède blanchie avec un peu de farine d’orge.

Si le part a été pénible, on pratiquera une désinfection minutieuse du vagin et de la vulve en utilisant les injections tièdes de lysol à 2-3 p. 100 répétées 2 fois par jour et données avec des instruments (seringue ou mieux irrigateur bock) parfaitement propres et préalablement passés dans l’eau bouillante.

Dès que le produit est arrivé au jour, on surveillera sa respiration. Si elle ne s’établit pas, on doit pratiquer immédiatement la respiration artificielle par des tractions rythmées de la langue et en exécutant en même temps de légères pressions espacées sur les côtes; ces manœuvres doivent être exécutées pendant longtemps, une demi-heure et plus même, avant d’abandonner le poulain. Un moyen empirique employé par nombre de petits éleveurs, dans certaines campagnes, consiste à souffler fortement dans le nez du produit et à lui mettre du sel dans la bouche; par action réflexe, on met ainsi en mouvement le cœur et les poumons. Il serait préférable, croyons-nous, de mettre sur la muqueuse buccale quelques gouttes d’une solution de vératrine, après avoir nettoyé la bouche et les naseaux.

On est sûr que le fœtus vit quand les mouvements du thorax sont perceptibles, et surtout quand, en plaçant la main à plat sur les côtes, sous le coude gauche, on perçoit les mouvements du cœur.

Après la mise-bas, on place le produit devant la mère, qui le lèche et le débarrasse de l’enduit jaunâtre qui agglutine les poils; si la mère ne le léchait pas spontanément, on l’y inviterait en saupoudrant le corps du jeune foal avec du son, de la farine d’orge, du sel marin. Outre que ces soins maternels approprient le petit, ils ont un effet salutaire sur son organisme tout entier. Généralement, après un quart d’heure, une demi-heure, le poulain se met debout et se dirige d’instinct vers les mamelles de la mère pour téter. Parfois la mère, trop irritable, refuse de se laisser téter; on doit alors la caresser ou bien recourir aux moyens de contention, tout en aidant le produit à prendre la mamelle.

Si le nouveau-né est faible ou ne veut pas boire, il faut l’aider, l’approcher de la mère en le soutenant, lui appliquer les lèvres au mamelon, le lui mettre même dans la bouche et l’inciter ainsi à opérer la succion du lait. En même temps, on caresse la mère, surtout si elle ne se prête pas volontiers à ce commencement d’allaitement, ce qui arrive quelquefois lors d’une première parturition, ou quand les mamelles sont douloureuses.

Après l’absorption du premier lait, il y a ordinairement évacuation abondante de la matière résineuse noirâtre qui remplit les intestins du fœtus, le méconium. Il faut veiller à ce que cette évacuation ait lieu; or elle est surtout provoquée par la préhension du premier lait de la femelle, du Chez les nouveau-nés qui seraient privés de ce colostrum, pour une cause ou pour une autre, il faudrait administrer un laxatif: eau miellée, crème de tartre (15 à 30 gr.), ou bien huile de ricin mélangée avec de l’huile ordinaire (3 cuillerées à bouche de chaque), ou bien encore 1 à 2 milligrammes de pilocarpine en solution dans 3 grammes d’eau, en injections sous-cutanées. Cette médication convient également quand l’expulsion du méconium a été incomplète, ce qui se manifeste par des coliques qui apparaissent douze à vingt-quatre heures après la naissance. On peut aussi aider l’élimination du méconium, surtout quand il est très dur, par les lavements mucilagineux tièdes (eau de graine de lin, eau glycérinée, eau et huile, etc.). On peut enfin recourir aux lavages de l’intestin effectués avec une longue canule en caoutchouc, que l’on introduit avec précaution dans le rectum et dans laquelle on fait passer de l’eau bouillie tiède.

La première sortie de la mère et de son poulain dépendra beaucoup de l’état atmosphérique. Si la température est douce et si la mère et le produit sont en bonne santé, on pourra les sortir le deuxième jour qui suit la mise-bas. Mais, s’il fait froid et humide, il vaut mieux attendre quelques jours, durant lesquels on se contentera de promener la mère suitée dans le manège ou dans un paddock couvert. Dans tous les cas, il est préférable de sortir la jument et son foal dans un pré de petite étendue, très près des écuries, mais bien protégé contre les vents et si possible exposé au soleil. La sortie ne sera pas très longue au début. Un peu plus tard, on réunira les poulinières et leurs poulains dans un plus grand pré, où ils pourront prendre davantage d’exercice; mais ce parcours sera j peu éloigné, afin de pouvoir les surveiller.

Présentation à l’étalon. — La poulinière peut être présentée à l’étalon vers le neuvième jour qui suit la mise-bas.

Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies

Подняться наверх