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HYGIÈNE DE L’ÉTALON § I. — EXERCICE.

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L’étalon doit être non seulement en bon état de santé, mais fort et vigoureux toute l’année. Pour cela, il est nécessaire de lui donner beaucoup d’exercice et de mouvement, ce qui implique une forte ration sans crainte d’accidents congestifs. Si l’étalon travaille insuffisamment, ses tissus se laissent envahir peu à peu par la graisse; ils perdent leur vitalité, et les éléments fécondants se ressentent de cette véritable déchéance organique; le cheval est au régime des bœufs à l’engrais. L’idéal serait que l’étalon puisse faire un service ordinaire de selle ou d’attelage. Il ne faut guère y songer, surtout avec le cheval de pur sang, si brutal et si facilement excitable. Les étalons de trait dits rouleurs sont en général très prolifiques, remplissent presque toutes les juments qu’on leur donne, malgré qu’ils fassent parfois jusqu’à six saillies par jour! Or ces étalons travaillent beaucoup, font chaque jour des courses plus ou moins longues pour aller saillir les juments dans les différents villages; ce régime de travail permet de leur donner de très fortes rations, et ils restent ainsi en excellente condition.

Autrefois il n’était pas rare de rencontrer des étalons de pur sang faisant leur promenade montés sur route; il est vrai qu’ils n’étaient pas exposés à rencontrer des automobiles! De Saint-Albin raconte dans son livre (Les courses de chevaux en France) que c’est au cours d’une promenade sur route que Boïard est tombé et s’est couronné à fond. Jusque vers 1873, un de nous rencontrait constamment dans les rues de Chantilly deux vieux étalons de pur sang, Chief Baron et Empire, appartenant à Tom Carter senior; ils étaient à tour de rôle montés par Lavoisier, qui, un panier aux bras, allait aux Provisions. Ces étalons étaient très prolifiques et ont produit beaucoup de bons demi-sang dans la région.

Néanmoins il n’est pas très recommandable de promener les étalons montés sur les routes fréquentées; les causes d’accidents sont trop nombreuses, surtout de nos jours, où la circulation est très active. Mais, s’il existe une piste intérieure dans le haras, ou s’il y a dans le voisinage des chemins ordinairement déserts, on les y promènera en les faisant accompagner si Possible par un poney tranquille qui leur servira de camarade. Le cheval, étant moins seul, sera moins nerveux, moins brutal, plus calme.

Les promenades seront plus ou moins longues suivant la nature du cheval et surtout l’époque de l’année; il est évident que pendant la saison de monte, le travail sera plus réduit. En général, on peut promener le cheval une couple d’heures le matin au pas et au trot; on pourra même lui donner quelques canters, et le soir on le promènera encore pendant une demi-heure au pas.

Il est nécessaire de donner un exercice assez sérieux au jeune étalon arrivant au haras, afin qu’il ne passe pas trop brusquement du régime intensif de l’entraînement au travail de santé du haras.

Il est évident que l’on ne devra pas tomber dans l’excès inverse et fatiguer le cheval par un travail excessif: cela nuirait à son développement et à ses fonctions reproductrices.

Quand on ne peut faire monter l’étalon, on lui donne son travail soit promené en main, soit exercé à la longe, ou mieux en liberté dans un manège ou dans un paddock.

Les promenades en main, même prolongées, sont insuffisantes, surtout en dehors de la saison de monte. Elles doivent être toujours complétées par le travail à là longe; celui-ci devra s’effectuer à une allure modérée et aux deux mains; on le donnera au manège, sur un rond de sable ou un sol non glissant. Le travail en liberté dans. un manège ou dans un paddock est excellent, car le cheval prend un bon exercice sans crainte d’accidents; il faut que l’homme excite le cheval de la voix, du geste et, si besoin est, avec la chambrière.

Dans la belle saison, on complétera le travail à la longe ou en liberté par une promenade au pas, qui sera donnée dans la soirée. On peut aussi mettre l’étalon en liberté dans un paddock, où il pourra se rafraîchir en mangeant de l’herbe. Ce paddock devra être entouré de palissades assez hautes pour qu’il ne puisse voir au-dessus.

Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies

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