Читать книгу Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies - Paul Cagny - Страница 8

§ I. — CHOIX DE L’EMPLACEMENT.

Оглавление

Table des matières

Le haras sera établi sur un sol déjà en prairie, ou pouvant être transformé facilement, à proximité d’une prise d’eau naturelle et abondante, rivière ou ruisseau. Si le terrain est humide, il est absolument indispensable de le drainer convenablement. Il ne faut pas oublier que les prairies basses et humides ne fournissent qu’une herbe peu nourrissante, composée presque exclusivement de plantes dures, fibreuses, ou de plantes acides et absolument impropres à l’alimentation des mères et de leurs produits. Par le drainage, l’édification de canaux d’irrigation, l’épandage d’engrais chimiques échelonné sur plusieurs années, on peut arriver à les transformer radicalement. Ce résultat est particulièrement difficile à obtenir cependant, quand les prairies sont au-dessous du niveau de la rivière.

L’importance du terrain est considérable sur les qualités de l’herbage et sur la production future du haras, quoi qu’en disent certains auteurs, qui prétendent qu’on peut parfaitement élever des poulains dans un désert de sable en les nourrissant convenablement. En outre, l’action du climat est en partie liée à celle du sol.

La terre doit être recherchée légère, perméable, plutôt riche en calcaires et phosphates. Les terres d’alluvion ou trop riches font de bons bœufs de boucherie, mais de mauvais chevaux de course. Les poulains qu’elles nourrissent sont presque toujours grands, forts, lymphatiques durant leur jeune âge, d’un développement tardif; ils ne deviennent bons qu’à quatre ou cinq ans. Cela n’avait pas d’importance il y a un siècle, où les chevaux ne débutaient sur les hippodromes qu’à cet âge; mais, de nos jours, il faut tenter d’obtenir et de produire des animaux beaucoup plus précoces et, partant, d’un format plus réduit.

Il est important de ne pas édifier le haras en aval d’une usine ou d’une localité quelque peu importante, afin que l’eau qui traverse les herbages et qui doit abreuver les animaux ne soit pas polluée par les liquides de déchet, souvent acides, de ces usines ou bien par les eaux d’égout delà localité. Outre que ces eaux sont infectées et souillées des germes des maladies infectieuses, elles tiennent en dissolution des produits acides ou toxiques, qui se diluent dans l’eau de la rivière et donnent à celle-ci des propriétés nocives. Les animaux ingèrent ainsi une eau de boisson qui peut être le réceptacle de germes infectieux et qui, en outre, a une action fâcheuse sur leur développement, notamment en déminéralisant leur squelette.

L’action du climat est importante. Elle se fait sentir directement et indirectement sur les animaux: directement grâce à l’air qu’ils respirent; indirectement par l’intermédiaire des aliments qu’ils consomment. Le cheval est en effet le produit du climat et de la nourriture, qui dépend elle aussi du climat et du sol. On peut acheter la nourriture, non pas le climat. En production animale, le climat, c’est tout.

Les climats de l’Angleterre et de la France sont les plus favorables à l’élevage du pur sang. On sait, par contre, que, malgré les sacrifices considérables qu’ils ont faits pour l’achat de reproducteurs, les pays du centre de l’Europe n’ont pu jusqu’ici produire des chevaux de grande classe. L’influence du climat est là, indéniable. En thèse générale, on peut dire que le climat de la France est favorable à la production du cheval de course. On. devra s’efforcer, cependant, d’orienter le haras de façon à mettre les animaux à l’abri des vents régnants et, s’il y a malgré tout une partie trop exposée, on protégera les animaux par des arbres, des haies hautes. Au besoin, on peut planter au milieu de l’herbage des arbres bas et des haies sériées en croix; ainsi les animaux s’abriteront toujours dans un des angles.

La nature du terrain n’importe pas qu’au point de vue de sa composition. Elle doit être envisagée au point de vue de sa forme et de sa consistance. Il va sans dire que le sol doit être nivelé, égalisé autant que possible, afin d’écarter une des causes principales d’entorse; les trous seront comblés, les taupinières égalisées, les cailloux enlevés. Le sol devrait être toujours souple et élastique. Malheureusement, c’est une qualité qu’il est très difficile de rencontrer d’une manière permanente. L’idéal serait d’avoir plusieurs sortes d’herbages: les uns à sol ordinaire, souple; les autres à sol un peu humide pour les mois de sécheresse; d’autres enfin à sol un peu sec pour les mois ou les saisons très humides.

Si le sol doit toujours être uni, il n’est pas indispensable cependant qu’il soit parfaitement horizontal. Si c’est possible, on donnera à l’un des cotés de l’herbage une pente assez rapide, d’une dizaine de mètres de longueur au moins, surmontée d’une plate-forme plus ou moins large dont le sol sera gazonné, bien entendu. Lorsque les poulains monteront ou descendront cette pente, ils feront travailler davantage leur rein, leurs muscles impulseurs, et se développeront mieux. Les accidents ne sont pas à craindre. Il est exceptionnel qu’un jeune cheval se blesse en galopant librement.

Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies

Подняться наверх