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§ IV. — LA MISE-BAS.

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Les signes précurseurs qui dénoncent la mise-bas sont: le gonflement des mamelles, qui, peu de jours avant la mise-bas, deviennent très tendues et sensibles; la tuméfaction de la vulve, qui laisse échapper un mucus gluant, visqueux, blanc jaunâtre; l’affaissement du ventre, le creusement du flanc, l’affaissement de la croupe; la jument recherche plus volontiers la solitude.

La parturition ou mise-bas est précédée immédiatement de légères coliques; la jument parait inquiète, s’agite, se couche, regarde son flanc, puis fait des efforts expulsifs de plus en plus accentués. Bientôt, sous l’effet des contractions des muscles abdominaux, les enveloppes apparaissent entre les lèvres de la vulve sous forme de bouteille (poche des eaux); l’enveloppe la plus externe (chorion) crève d’abord et donne écoulement aux eaux allantoïdiennes; puis l’enveloppe interne (amnios) se montre à la vulve, tendue, arrondie, blanchâtre et se rupture en laissant écouler le liquide amniotique.

La rupture tardive de cette poche est préférable, car le fœtus progresse plus facilement; si elle est trop hâtive, la muqueuse vaginale se dessèche et le produit glisse difficilement. Si elle est trop tardive, il faut intervenir et déchirer la poche des eaux.

Les contractions utérines et abdominales augmentent et deviennent presque continues, ainsi que les douleurs qu’elles provoquent. Bientôt on voit apparaître les sabots des deux pieds antérieurs, puis la tête et enfin le corps complet du produit. Très généralement la jument accouche couchée. En cinq à quinze minutes le travail est terminé. Certaines juments nerveuses, impressionnables, accouchent debout.

Si, au bout de quinze à vingt minutes, on voit que les efforts expulsifs faits par la jument restent sans effet, il est nécessaire intervenir immédiatement. Le poulain, en effet, n’est pas comme le veau; ce dernier peut rester engagé dans le bassin de la vache pendant des heures, sans trop souffrir; au contraire, le poulain qui se trouve dans ces conditions ne peut guère résister plus d’une demi-heure. Il faut donc de toute nécessité aider la jument quand on voit que le poulain ne sort pas.

On introduira la main, puis le bras, préalablement savonnés et désinfectés et enduits d’huile, dans le vagin, et on s’assurera que la présentation du poulain est normale, c’est-à-dire que les. deux membres antérieurs sont bien engagés dans le vagin, la tête allongée entre ces deux membres, et qu’aucun obstacle ne s’oppose à la progression du produit. Ce temps d’arrêt, que l’on constate assez souvent au début de la mise-bas, est dû généralement à ce que la poitrine du fœtus est obligée de se déformer légèrement pour passer dans le canal pelvien trop étroit. Alors on fait tirer sur les pieds du foetus, en ayant soin de faire coïncider ces tractions avec les efforts expulsifs de la jument.

S’il existe une anomalie de présentation, nous verrons plus loin comment il faut intervenir. Parfois le temps d’arrêt observé dans l’expulsion du fœtus est dû simplement à ce que l’un des membres antérieurs ou les deux viennent butter contre la paroi qui sépare le vagin du rectum, derrière la commissure supérieure de la vulve; il suffit alors de les repousser un peu et de les ramener en bonne position.

Cette exploration vaginale est toujours indiquée dès que le part languit ou s’arrête, et on s’assurera ainsi qu’il n’existe pas d’obstacle à la progression du produit, ou de mauvaise présentation, avant de faire tirer sur celui-ci.

Quand le produit est expulsé, le cordon ombilical qui le relie aux enveloppes fœtales (délivre) restées encore dans l’utérus de la mère, se rompt de lui-même si l’accouchement a eu lieu à terme, surtout si celui-ci s’est effectué, la jument étant debout. Mais parfois on est obligé de le sectionner avec des ciseaux à 2 ou 3 centimètres de l’ombilic du poulain, après l’avoir ligaturé avec un fil fort ayant séjourné quelques minutes dans l’eau bouillante, ou mieux avec de la soie antiseptique. Il est même plus recommandable de pratiquer deux ligatures, l’une à 2 centimètres de l’ombilic, une autre distante de 3 centimètres de celle-ci et de sectionner entre les deux.

La plaie ombilicale sera toujours soigneusement lavée avec une solution antiseptique, puis badigeonnée de teinture d’iode. Les accidents qui peuvent résulter de l’infection du cordon ombilical sont graves: nous en parlerons un peu plus loin.

L’expulsion du délivre, c’est-à-dire des enveloppes fœtales, suit de très près la mise-bas.

Chez les jeunes femelles vigoureuses, irritables, le part est parfois tumultueux, c’est-à-dire que les contractions de la matrice et de l’abdomen sont très vives, mal réglées, non coordonnées et n’ont aucun effet suivi sur la progression du fœtus. Dans ce cas, on fera marcher la femelle, on la bouchonnera, on aura recours au besoin à une saignée, aux sachets émollients sur les lombes, à des lavements mucilagineux et narcotiques, à l’administration de calmants, chloral, chloroforme, bromure de potassium, etc.; si on manque de médicaments, il suffit Parfois d’injecter de l’eau tiède (ayant bouilli) dans le vagin, en plaçant la femelle sur un plan incliné avec le derrière élevé.

Si, par l’exploration vaginale, on se rend compte que l’immobilité du fœtus est due à ce que le col de la matrice est fermé spasmodiquement, on y appliquera avec le doigt un peu d’extrait de belladone ou de pommade à l’atropine.

Dans certains cas, au contraire, notamment chez les vieilles Juments épuisées, le part languit parce que les douleurs sont trop faibles, les contractions trop courtes et trop rares. Après qu’on s’est assuré qu’il n’y a pas d’obstacle mécanique s’opposant à la progression du produit, il y a lieu de recourir aux toniques et aux excitants généraux, vin de quinquina, café, vin, alcool, administrés chauds à la mère, aux injections sous-cutanées décaféiné. On peut aussi administrer les médicaments dits utérins, seigle ergoté, rue, sabine, à faibles doses. Ensuite on aidera la mère en tirant légèrement sur le produit.

Le cheval de course : élevage, hygiène, entraînement, maladies

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