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ОглавлениеAPPEL DU SECOURS NATIONAL (Comité du VIIIe Arrondissement)
CHERS CONCITOYENS
Le Comité du Secours National s’est formé au début de la guerre pour faire face à la détresse nationale. Il a fait appel à la générosité de tous les Français pour venir au secours de tous leurs frères malheureux, où qu’ils fussent et sans distinction d’aucune sorte.
Beaucoup ont répondu à cet appel et, grâce au généreux enthousiasme qui s’est de toutes parts manifesté, il a été permis de répandre déjà de multiples secours, d’alléger bien des peines, de sécher bien des larmes.
Dans notre arrondissement, la Municipalité, grâce à une souscription qui reste toujours ouverte, et de nombreuses initiatives privées ont répondu et s’efforcent encore de répondre aux plus pressants besoins.
Ainsi ont été soutenus les ouvroirs, subventionnées les cantines populaires, assistés les mères et les enfants, secourus les réfugiés de France et de Belgique. Tous en un mot se sont appliqués à soulager toutes les souffrances.
Mais, sans vouloir porter aucune atteinte aux droits toujours subsistants et toujours pressants des malheureux du VIIIe, le Comité local du VIIIe Arrondissement fait un nouvel appel à votre générosité pour le Secours National, car la misère s’aggrave, particulièrement dans les départements que l’invasion a dévastés, l’hiver arrive avec son tribut de nouvelles angoisses et le Comité du Secours National demande à tous un nouvel effort; il exprime le vœu que ceux qui ont donné donnent encore, que ceux qui n’ont pas encore répondu à sa prière se hâtent de lui apporter leur offrande.
Nous savons combien votre générosité a été déjà sollicitée, combien de fois déjà on est venu de toutes parts frapper à votre porte; nous vous supplions cependant de faire l’effort qui vous est instamment demandé ; c’est là question de vie ou de mort pour beaucoup de nos infortunés compatriotes. Aussi nous avons le ferme espoir que tous les habitants du VIIIe Arrondissement comprendront qu’ils doivent prendre sur le superflu et même sur l’utile pour assurer à leurs frères malheureux le nécessaire, le pain et le gîte.
Nous nous adressons à vous en toute confiance, faites-nous la joie de répondre avec tout votre cœur.
Le Comité local du VIIIe arrondissement comprenait, outre le Maire et les Adjoints:
Mme Louis Barthou, MM. Bezault, président du Comité Républicain du VIIIe arrondissement, César Caire, conseiller municipal, Chassaigne-Goyon, ancien président du Conseil municipal, Mme Comte, directrice d’école, Mme la vicomtesse de Courcy, MM. Pierre Delapalme, notaire, le pasteur Diény, André Fallières, avocat à la Cour d’Appel, Froment-Meurice, conseiller municipal, Pierre Laffitte, Perrin, président de la Ligue des Droits de l’Homme du VIIIe arrondissement, Mme Raymond Poincaré, MM. Quentin-Bauchart, conseiller municipal, l’abbé Rivière, curé de Sainte-Madeleine, la Supérieure des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
Délégués du Comité Central: M. Denys Cochin, député, Membre de l’Académie Française, M. Barthou, Ancien Président du Conseil des Ministres.
