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11 Décembre 1914

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DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES D’ARTHUR POUGY Maire-Adjoint du VIIe arrondissement

MESDAMES, MESSIEURS,

En ma qualité de Président de l’Union Amicale des Maires et Maires-Adjoints de Paris, la tâche m’incombe de porter la parole devant le cercueil de notre vénéré collègue, M. Pougy. Depuis trente-deux ans — long espace de temps — Pougy était Maire-Adjoint du 7e arrondissement. Les services qu’un haut fonctionnaire municipal peut rendre, pendant de si longues années, sont inappréciables.

D’autres, plus qualifiés que moi, pour l’avoir connu plus intimement, vous ont dit en termes excellents et vous diront tout à l’heure l’action bienfaisante de l’homme. Je dois me borner, en cc qui me concerne, à exprimer les regrets que la disparition d’un collègue aimable et d’esprit très cultivé cause à tous les Membres de notre Association.

Nous sommes, en effet, dans tous les arrondissements de Paris, extrêmement unis par des sentiments d’une solidarité et d’une fraternité qui ne se démentent en aucune occasion; si bien que le bonheur ou le malheur qui frappe l’un d’entre nous, atteint tous les autres au cœur même.

Et cela se comprend. Nous sommes tous, Maires ou Maires-Adjoints, chargés d’une écrasante responsabilité, même en temps ordinaire; les rapports mutuels que nous avons sont de tous les jours. Combien plus lourds encore, et combien plus sacrés sont aujourd’hui nos devoirs envers nos concitoyens! Les Mairies sont des ruches centrales où tout vient aboutir.

J’ai bien le droit, je pense, de dire que si l’honneur de combattre sur le front au péril de notre vie ne nous a pas été dévolu, il nous est, du moins, donné de rendre à notre pays des services qui ont bien leur prix.

Pougy était de ceux-là qui aiment à se dévouer. Il avait vu l’autre guerre, celle de 1870, et faisait partie de cette armée des Vétérans que préside avec tant d’autorité mon excellent collègue du VIIIe, M. Sansbœuf. Nul plus que lui n’eût été disposé à consacrer tout son temps et toute son activité aux soucis du temps présent, si sa santé le lui avait permis.

Les anciens Combattants de l’Année terrible attendaient avec impatience l’heure d’une revanche qui ne pouvait pas ne pas arriver. Pougy s’en va, sans avoir, il est vrai, assisté au triomphe définitif, mais du moins il aura eu l’assurance que les provinces perdues rentreront dans le sein de la France, leur mère.

Mon éminent ami, M. Risler, de l’illustre maison alsacienne de ce nom, sera plus heureux; il pourra, avant peu, revoir enfin libre la terre chérie de ses ancêtres.

Nous n’avons pas voulu laisser partir Pougy pour le grand voyage sans avoir salué en lui le fonctionnaire municipal et le patriote.

Je suis l’interprète de la peine profonde que nous éprouvons tous, sans exception.

Au nom de l’Union Amicale des Maires et Maires-Adjoints de Paris comme en mon nom personnel, je lui adresse un dernier et affectueux adieu.

Un arrondissement de Paris pendant la guerre

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