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Le prince illustre, le grand citoyen, l’honnête homme dont nous allons raconter la vie, déjà si pleine, bien que, suivant les lois de la nature, elle soit encore loin de son terme, Victor-Emmanuel occupera une glorieuse place dans l’histoire contemporaine. Son nom demeurera éternellement lié au souvenir d’une des œuvres les plus colossales et les plus difficiles que notre siècle ait vu entreprendre et mener à bonne fin, nous l’espérons: la constitution de l’unité et de l’indépendance Italiennes.

Victor-Emmanuel II (Marie-Albert-Eugène-Ferdinand-Thomas ) est né le 14 mars 1820, de Charles-Albert, un héros! et de Thérèse, archiduchesse d’Autriche, fille de Ferdinand, grand-duc de Toscane.

Il reçut une éducation à la fois militaire et monastique, rude et forte éducation! Sur la recommandation de monseigneur Bigex, ancien archevêque de Chambéry, Charles-Albert confia l’instruction morale, religieuse et littéraire de son fils aîné à un prélat de grand mérite, éclaire et tolérant, monseigneur Charvas, aujourd’hui sénateur du royaume et archevêque de Gênes. Il est bon de citer les termes par lesquels un archevêque rappelait à Charles-Albert les titres que l’abbé Charvaz avait à sa confiance:

«Votre Majesté, disait monseigneur Bigex, a toujours conservé un bon souvenir

» à monseigneur Charvaz; elle l’a employé plusieurs fois officieusement, sans résultats

» d’ailleurs, dans les négociations religieuses que l’incroyable opiniâtreté de

» Rome et son insolence ont continuellement fait échouer, malgré l’obstination du

» Piémont à les renouer sans cesse, avec assez peu de dignité, il faut le

» reconnaître.»

Le jeune duc de Savoie fit de rapides progrès, mais ses professeurs militaires eurent plus encore à se louer de leur élève que ses professeurs de belles-lettres. Doué d’une prodigieuse vigueur physique, il excellait dans les exercices les plus pénibles et les plus fatigants, dans le maniement des armes, l’équitation, la nage, etc., etc.

Charles-Albert avait une prédilection marquée pour son second fils, le duc de Gênes, jeune homme blond et mélancolique, dont le tempérament et les goûts contrastaient si fort avec ceux de son frère aîné. Il redoutait les explosions de ce caractère bouillant et indomptable dont l’énergie lui plaisait cependant. «Il faudra marier bientôt ce démon,» disait-il.

A vingt-deux ans en effet, en 1842, Emmanuel épousa l’archiduchesse Marie-Adélaïde (Francoise-Renière-Élisabeth-Glotilde), seconde fille de l’archiduc Renier d’Autriche. Cinq enfants naquirent de ce mariage:

Le prince Humbert, aujourd’hui prince royal, né le 14 mars 1844;

Sa sœur aînée, la princesse Clotilde, mariée au prince Napoléon, née le 2 mars 1843;

Le prince Amédée, duc d’Aoste, né le 30 mars 1845, colonel de la 1re légion de la garde nationale de Milan; major dans la brigade d’Aoste (infanterie);

Le prince Othon, duc de Mon ferrât, ne le 11 juillet 1846;

La princesse Marie-Pie, née le 10 octobre 1847.

La mère de ces cinq enfants mourut le 20 janvier 1855, universellement regrettée. Des deuils de famille frappèrent successivement, à la même époque, la maison royale du Piémont, et les organes du parti ultramontain, tant en France qu’en Italie, ne manquèrent pas de faire remarquer, à cette occasion, que le bras de Dieu s’appesantissait ainsi sur cette famille pour la punir d’avoir osé toucher aux biens du clergé.

Les célébrités du jour : 1860-61

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