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IV

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Victor-Emmanuel ne désespéra pas; il entreprit, en homme d’État, l’œuvre qu’il ne pouvait plus poursuivre les armes à la main. Il lutta contre toutes les malveillances, contre toutes les perfidies. Les obstacles qui se dressaient devant lui, loin d’attiédir sa foi, l’exaltèrent. Dans les voies difficiles de la politique, à travers les intrigues de la diplomatie, il marcha aussi résolument qu’il avait marché sur les champs de bataille, à travers les boulets ennemis, vers le noble but de sa vie: l’affranchissement de la patrie commune.

Si, au lieu d’écrire la biographie du prince, nous écrivions l’histoire du Piémont, nous entrerions ici dans le détail de cette œuvre gigantesque, de ces luttes formidables qui n’ont lassé ni la patience ni le génie de Victor-Emmanuel, pas plus qu’elles n’ont ébranlé sa foi profonde. Les limites de cette notice ne nous permettent pas d’entrer dans le récit des événements politiques qui ont successivement conduit le Piémont à la situation qu’il occupe aujourd’hui. C’est tout au plus s’il nous est permis d’embrasser d’un coup d’œil général l’ensemble de cette œuvre de libération dont l’Italie recueille les fruits.

En montant sur le trône, en succédant à son père, de glorieuse mémoire, Victor-Emmanuel acceptait un héritage. Charles-Albert lui léguait, avec la couronne, la charge de venger le désastre de Novare et d’affranchir l’Italie de toutes les servitudes qui pesaient sur elle. Ces servitudes, diverses suivant les lieux, se résumaient en un seul mot: l’Autriche.

C’était l’Autriche qui occupait la Lombardie et la Vénétie; c’était l’Autriche qui par les grands-ducs, ses agents et ses créatures, opprimait les populations de Parme, de la Toscane et de Modène; c’était l’Autriche qui dominait dans les conseils de Rome que protégeaient les armes de la France; c’était l’Autriche dont l’influence était prépondérante à Naples. Partout, le même ennemi disposant à la fois des armes temporelles et des armes spirituelles; partout l’Autriche représentée par des soldats et par des prêtres.

Le moment n’était pas venu de combattre sur des champs de bataille; il fallait s’y préparer cependant et en même temps lutter contre les influences cléricales que l’Autriche dirigeait contre le Piémont. Toute la politique de Victor-Emmanuel et du grand ministre qui, avec lui, a si puissamment contribué à la délivrance de l’Italie, est dans ces deux nécessités impérieuses. Pendant une période de dix ans, le cabinet de Turin n’a fait qu’obéir à cette double nécessité : combattre l’Autriche au foyer même de sa puissance, c’est-à-dire à Rome, avant de reprendre le combat contre elle par la voie des armes.

Les célébrités du jour : 1860-61

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