Читать книгу Traité des opérations de banque, de bourse et de change, à l'usage des capitalistes, des employés de banque et des candidats aux administrations financières - Charles Lejeune - Страница 38

III. — BANQUES DE SPÉCULATION

Оглавление

Table des matières

Les Banques de spéculation, que l’on groupe souvent sous le nom générique de «Haute Banque», sont celles qui ont pour principal but toutes opérations sur les valeurs mobilières, c’est-à-dire: émission, vente et achat de titres, et accessoirement création ou réorganisation des sociétés dont elles prennent les titres en charge.

Comme ces valeurs mobilières sont la représentation du capital fixe (immeubles, outillage, etc.) des sociétés, et comme le capital fixe est très difficilement réalisable en cas de besoin immédiat, les titres qui le représentent peuvent avoir un cours très variable suivant que la société se trouve dans une situation économique plus ou moins favorable.

En dehors des variations liées aux fluctuations de valeur intrinsèque du capital fixe auquel ils correspondent, ces titres sont soumis à la loi de l’offre et de la demande en bourse.

Les transactions basées sur de tels éléments présentent donc une assez grande part d’aléa. L’imprévisibilité du résultat a fait donner le nom de Banques de spéculation aux établissements qui se sont spécialisés dans ce genre d’opérations.

Elles possèdent, pour la plupart, outre un personnel d’agents particulièrement versés dans les questions de bourse, un service dit d’études financières, où se trouvent des ingénieurs, des techniciens, dont le rôle est d’examiner les affaires industrielles ou commerciales pour lesquelles le concours de ces banques est demandé.

La Haute Banque n’intervient pas seulement pour constituer des sociétés en vue de l’exploitation de nouveaux procédés ou de brevets industriels, ou du lancement d’affaires commerciales. Elle est parfois chargée d’émettre des obligations qui permettront à telle ou telle société déjà existante de fonctionner sur de nouvelles bases, et, dans ce cas, la Banque de spéculation préside à la réorganisation de l’affaire en même temps qu’à l’émission des titres. L’intervention de la Haute Banque permet le relèvement ou le développement d’entreprises tombées dans une situation difficile par suite de mauvaise gestion ou de circonstances malheureuses. Parfois enfin, elle sert d’intermédiaire pour préparer et faciliter la fusion de sociétés concurrentes en une seule organisation qui pourra fonctionner avec des moyens plus puissants et à l’abri de la concurrence ruineuse à laquelle les sociétés séparées étaient auparavant soumises.

La Haute Banque se charge encore d’émissions de bons, d’obligations ou de titres de rente pour les États, les Villes, les établissements publics. Dans ces divers cas, les banques ne courent de risques que lorsqu’elles prennent ferme l’emprunt à leur charge, et en avancent le montant avant d’avoir écoulé les titres, car il leur faut parfois consentir des bonifications supplémentaires sur le prix des souscriptions pour arriver à placer toute l’émission.

Les banques de spéculation ne se confinent pas toujours dans leur rôle d’intermédiaires pour le placement de valeurs mobilières; elles cherchent parfois à réaliser des bénéfices sur la hausse présumée des titres.

Aussi, en raison des risques que comportent ces diverses opérations, les banques de spéculation ne doivent pas utiliser pour leurs affaires les capitaux qui leur sont déposés par des clients et qui peuvent être réclamés à vue ou à court délai. Elles ne peuvent travailler qu’avec leurs propres capitaux, ou avec ceux que leur prêtent des commanditaires dans le but de s’intéresser à leurs opérations.

En France, la Haute Banque comprend notamment: la Banque de Paris et des Pays-Bas, la Banque Rothschild, les banques Mallet frères et Cie, Hottinguer, Heine et Cie, J. Stern et Cie, Vernes et Cie, etc...

Mais les grands établissements de crédit comme le Crédit lyonnais, la Société générale et le Comptoir national d’escompte, se chargent de plus en plus d’émission des titres pour le compte de sociétés, d’États, d’établissements publics, se muant ainsi en banques de spéculation, et réalisant dans le commerce de banque le phénomène de concentration et d’intégration qui se manifeste dans toutes les branches de l’activité économique.

Traité des opérations de banque, de bourse et de change, à l'usage des capitalistes, des employés de banque et des candidats aux administrations financières

Подняться наверх