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II.
MOYENS D’EXISTENCE DE LA FAMILLE.

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§7. SUBVENTIONS.

Chez les Bachkirs, de même que chez la plupart des peuples orientaux, on ne peut établir une démarcation bien nette entre les propriétés individuelles et les subventions émanant des communes. Le caractère de la propriété individuelle n’est réellement marqué que pour les maisons et leurs dépendances immédiates (jardins, chènevières, etc.).

La terre arable et les prairies où se récolte le foin sont attribuées aux familles et s’y transmettent de génération en génération avec des limites déterminées; par ce motif, on a classé, dans le tableau ce genre de biens parmi les propriétés. Cependant le droit exercé sur ces biens par la famille est plus restreint quil ne lest pour les propriétaires de l’Occident, et laisse encore une assez large part au droit de la communauté; celle-ci ne se borne pas à détacher de la réserve, jusqu’alors indivise des parcelles qu’elle concède aux familles qui sont en mesure d’en tirer parti; elle fait rentrer dans cette réserve des parcelles précédemment concédées à des familles qui, depuis plusieurs années, n’y font aucune récolte. Ce droit de reprise de la communauté n’est jamais, en fait, onéreux aux individus; il préserve au contraire, ceux-ci contre les fléaux de l’hypothèque et de l’usure.

Les droits d’usage attribués aux familles sur les pâturages d’été, sur les bois, le gibier, le poisson les fruits sauvages, etc., n’ont jamais le caractère d’une propriété privée; les individus n’en jouissent qu’en qualité de membres de la communauté, en se soumettant aux règlements promulgués par l’autorité administrative; on ne peut donc les considérer que comme des subventions. Le bois de charpente, nécessaire à la construction et à l’entretien des habitations, ne peut être coupé que sur l’approbation donnée par le chef du district forestier de Zlatooust, à la demande des ayants droit, visée par le vouiberni et transmise par le starchina (D). Chaque habitant peut couper tout le bois de feu nécessaire à sa consommation, mais il n’en peut vendre à des personnes étrangères à la communauté. Les droits de chasse, de pêche et de cueillette, sont encore moins réglementés; ils sont, en fait, à la disposition de tous, même des étrangers.

Les allocations de céréales faites à la famille par un gendre aisé, établi dans un village voisin doivent être en partie considérées comme une subvention [§8et (11)].

§8. TRAVAUX ET INDUSTRIES.

TRAVAUX DES HOMMES.

La principale occupation des hommes est la récolte des foins pour la nourriture des ani dant l’hiver. Les travaux secondaires concernent l’exploitation des subventions ci-dessus énumérées subvention la plus importante, celle des pâturages d’été, n’impose guère d’autre effort aux hommes que le montage et le pliage de la tente, lors des changements de lieu. Elle est, à vrai dire, pour l’occasion d’un repos presque absolu, lorsque les juments sont en assez grand nombre pour ceux-ci, tout le khoumouis nécessaire à la consommation de la famille. produire

Les deux frères chefs de famille décrits au présent tableau ont trouvé, grâce à leur ré d’hommes religieux et honnêtes, une occupation lucrative qu’ils ont acceptée avec empressement pour se soustraire à la nécessité de cultiver les céréales. Ils sont chargés de la garde d’une terre boisée en séquestre, dont la propriété, revendiquée à la fois par une communauté de Bachkirs du voisinage et par un particulier russe, marchand de Kichtim, ne sera établie que par la conclusion d’un procè Les agents chargés par le tribunal d’empêcher toute déprédation sur cette terre sont rarement présents délèguent leurs fonctions aux deux frères, en leur cédant une partie de leur salaire. Cette oc est venue utilement remplacer l’exploitation d’un bac, supprimé par suite de l’établissement d’un pont sur la route de poste voisine, exploitation que les deux frères avaient également entreprise pour se dispenser du travail agricole. pour se

TRAVAUX DES FEMMES.

Les principales occupations des femmes concernent les soins réclamés par les animaux domesti la récolte des foins, l’élaboration du lait fourni par les juments et les vaches; enfin (pour la estiques; de maison), la récolte des céréales chez l’un des gendres du chef de famille, qui alloue la provision céréales nécessaire à la famille, en partie à titre de salaire pour ce travail, en partie à titre sion de vention.

Les travaux secondaires ont pour objet les soins de ménage, la culture du jardin potager et l champs à chanvre et à lin; la fabrication des tissus de chanvre, de lin et de laine, la cueillette des champignons et des fruits sauvages.

TRAVAUX DES JEUNES ENFANTS.

Les deux aînés commencent à seconder leur mère et leur tante dans les travaux qui se rapportent au séchage des foins, au transport et à l’élaboration du lait, à la récolte des champignons et des fruit sauvages, à la récolte du chanvre, à la préparation de la filasse.

INDUSTRIES ENTREPRISES PAR LA FAMILLE.

L’énumération des industries se confond avec celle des travaux, puisque la famille travaille exclu sivement à son propre compte.

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