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IV.
HISTOIRE DE LA FAMILLE.

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§12. PHASES PRINCIPALES DE L’EXISTENCE.

Les enfants sont soignés dans le premier âge avec sollicitude; ils se développent en toute liberté pendant la vie sédentaire et surtout pendant la vie nomade, qui leur offre un grand attrait. Vers l’âge de10ou de12ans, ils commencent à suivre, sous la direction du moullah, les exercices de l’école, où ils se trouvent réunis au nombre d’une vingtaine. Les filles, surveillées par une vieille femme, viennent à l’école jusqu’à l’époque de leur mariage; elles sont autorisées par l’usage à se découvrir la figure en présence du maître; elles se tiennent, d’ailleurs, dans une classe distincte de celle où se trouvent les garçons. Le moullah enseigne à ses deux catégories d’élèves, la lecture, l’écriture et le calcul; il les exerce surtout à la lecture du Khoran: les caractères écrits, analogues à ceux des Arabes, se tracent de droite à gauche.

Les hommes, à raison du délai nécessaire pour le payement du kolime (F), ne contractent guère leur premier mariage avant l’âge de25à30ans; les filles se marient de19à20ans. Les riches seuls sont en position d’épouser plusieurs femmes, et, dans ce cas, les mariages successifs ont lieu à des intervalles éloignés.

Le père de famille conserve ordinairement près de lui ses garçons mariés; il dispose en principe de tous les biens de la communauté; il en règle la transmission après sa mort, par un testament rédigé avec l’intervention du moullah; dans ce partage, il a ordinairement égard aux charges qu’impose le mariage, et il attribue aux garçons une part double de celle des filles. En cas de mort subite du père de famille, la mère, si elle existe encore, prend la direction de la communauté: l’un des garçons mariés, au moins, reste alors avec la mère; les autres peuvent constituer une nouvelle maison, en se retirant avec une part d’héritage fixée par l’usage ou réglée avec le concours du moullah et des anciens. Ces derniers interviennent également quand il y a lieu d’interpréter un testament ou d’établir un partage entre des orphelins, entre plusieurs veuves d’un même mari défunt, etc. Il n’est pas sans exemple qu’après la mort du chef de famille la communauté d’habitation et d’intérêts se maintienne entre ses veuves et les enfants des divers lits.

§13. MOEURS ET INSTITUTIONS ASSURANT LE RIEN-ÊTRE PHYSIQUE ET MORAL DE LA FAMILLE.

La sécurité des individus, dans le régime social décrit dans la présente monographie, repose, en premier lieu, sur l’organisation de la propriété (§7), qui supplée à l’imprévoyance individuelle et écarte les dangers de l’usure; en second lieu, sur un large système de subventions qui, lui-même, est la conséquence de l’abondance du sol disponible dans la banlieue du village de Mochmet; en troisième lieu et surtout, sur une puissante organisation de la famille, conservée par la tradition et par l’influence religieuse. Ce régime social assure ordinairement les avantages inhérents à toute communauté, à plusieurs jeunes ménages rapprochés par le lien du sang sous l’autorité absolue du chef de famille (khoja); il donne une situation convenable, soit à la tête des familles, soit dans les conseils d’anciens, aux individualités éminentes, et, d’un autre côté, il garantit les individualités d’ordre inférieur contre les conséquences de leur imprévoyance ou de leur inconduite, contre les dangers de l’incendie, des maladies, des épizooties et des désordres atmosphériques, c’est-à-dire contre les maux qui ne manqueraient pas de les accabler dans le régime de l’isolement. L’intérêt qui porte plusieurs ménages à rester unis est quelquefois combattu par des dissensions intérieures et surtout par la mésintelligence des jeunes femmes; sous ce rapport, le bien-être des familles se lie au maintien de l’esprit de tradition, de l’autorité paternelle et de l’ascendant religieux du moullah, qui s’emploient ordinairement à amortir l’effet de ces tendances individuelles. La population tout entière repousse avec opiniâtreté les innovations: cette disposition écarte les améliorations qui augmenteraient immédiatement le bien-être de chacun: mais, en revanche, elle contribue, avec les influences indiquées ci-dessus, à maintenir les avantages acquis.

BUDGET DES RECETTES DE L’ANNÉE.


BUDGET DES DÉPENSES DE L’ANNÉE.


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