Читать книгу Am Rande des Sturms: Das Schweizer Militär im Ersten Weltkrieg / En marche de la tempête : les forces armées suisse pendant la Première Guerre mondiale - Группа авторов - Страница 16
En conclusion
ОглавлениеLe rôle joué par l’armée dans l’établissement d’une politique de neutralité fut évidemment fondamental puisqu’elle lui donna le crédit d’une force militaire pour la défendre au besoin, ainsi que le personnel pour la servir comme le colonel Hauser ou le colonel Adolf Oberst. La dimension conservatrice de l’armée obligea en outre la Suisse à adopter une position plus tranchée sur sa position d’état neutre au milieu d’une Europe des empires. L’armée devait ainsi jouer un rôle de révélateur! Une réaction qui ne disparut pas avec l’armistice en 1918 puisque dans les années suivantes l’activité du Département politique centrée sur la question de l’adhésion de la Suisse à la SDN susciterait une levée de boucliers parmi les officiers, Théophile Sprecher von Bernegg en tête, lequel allait s’engager contre l’adhésion de la Suisse à la Société des Nations et pour le maintien de la neutralité armée intégrale. Une neutralité qui, si elle devait faire l’objet d’un recueil de mesures, déclinerait une succession de dispositions arrêtées au gré des événements :
• Les réseaux interpersonnels;
• La censure;
• La modification de l’architecture administrative judiciaire;
• Des déclarations publiques (rapports de neutralité, rappels politiques divers);
• Des opérations humanitaires;
• Un renforcement du cadre politique chapeautant la diplomatie avec une délégation du Conseil fédéral;
• La mise en avant d’une figure providentielle et emblématique tel que Gustave Ador.
Avec la fin de la guerre et le principe de neutralité armée intégrale que la Suisse avait maintenu au cours du conflit, celle-ci entrait dans une ère de neutralité permanente sacralisée sur l’autel d’un nouvel équilibre mondial.