Читать книгу Am Rande des Sturms: Das Schweizer Militär im Ersten Weltkrieg / En marche de la tempête : les forces armées suisse pendant la Première Guerre mondiale - Группа авторов - Страница 6
Vorwort/Préface
ОглавлениеLa série ARES, pilotée par l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires (ASHSM) et publiée par la maison d’édition Hier und Jetzt, a pour vocation de regrouper des travaux de recherches d’histoire militaire relatifs à la Suisse, que cela soit sous forme de monographies, de biographies, de dissertations ou encore d’Actes de colloques.
Le présent volume – le quatrième de la série – contient les Actes du colloque organisé par l’ASHSM en octobre 2016 à Berne et consacré au rôle des forces armées suisses durant la Grande Guerre.
Dépassant le cadre restreint de l’engagement opérationnel de l’armée, ce colloque s’est attaché à mettre en lumière l’état des travaux de recherches dans des domaines relevant davantage des relations entre les forces armées et la société civile dans sa globalité et de la sociologie militaire.
Cette approche est évidemment plus exposée à des interférences d’ordre idéologique que l’analyse du déroulement des opérations militaires au front. C’est pourquoi nous avons dans notre message d’ouverture attiré l’attention des participants sur les risques auxquels peuvent être exposés ceux qui analysent avec le recul d’un siècle des faits historiques.
Ces réflexions ne sont pas celles d’un historien diplômé, mais celles d’un soldat de métier intéressé à l’histoire militaire et qui a parfois le sentiment que l’historien qui étudie ex post les évènements ne prend pas toujours pleinement en compte l’ensemble des facteurs environnementaux, qu’ils soient matériels ou moraux, qui influencent l’action du militaire à une période donnée.
Deux dangers guettent ceux qui font de la recherche historique : Le premier c’est de porter des jugements de valeur à posteriori sur la qualité et l’opportunité des décisions prises par les grands responsables militaires en oubliant que si eux, les chercheurs, sont en possessions de tous les facteurs ayant pu avoir une influence dans l’appréciation de la situation celui qui décidait était « dans le brouillard de la guerre » pour reprendre la formule de Clausewitz dans son monumental Vom Kriege :
«Der Krieg ist das Gebiet der Ungewissheit; drei Vierteile derjenigen Dinge, worauf das Handeln im Kriege gebaut wird, liegen im Nebel einer mehr oder weniger grossen Ungewissheit. Hier ist es also zuerst, wo ein feiner, durchdringender Verstand in Anspruch genommen wird, um mit dem Takte seines Urteils die Wahrheit herauszufühlen.»
Il appartient donc à l’historien honnête de déterminer avec le plus de rigueur possible quelles étaient les inconnues, les incertitudes et les impondérables au moment de la prise de décision de l’époque.
Le second danger est celui d’apprécier une situation du passé en fonction du système de valeur d’aujourd’hui. Nous avons à l’esprit comme exemple la façon dont certains historiens soixante-huitards ont analysé les opérations militaires suisses durant le second conflit mondial.
Il est, nous semble-t-il, du devoir de tout historien soucieux de la vérité d’essayer de reconstituer autant que faire se peut le système des valeurs dominantes ainsi que l’environnement social et économique de l’époque qu’il étudie avant de porter un jugement sur les actes des décideurs.
Ce volume n’aurait pas pu être réalisé sans les précieuses contributions scientifiques et financières de nombreuses personnalités et institutions. Nous tenons ici à leur exprimer notre vive gratitude, notamment au Dr. Michael Olsansky, responsable du Colloque et de ces Actes, à l’Académie militaire à l’EPF de Zurich et à l’Académie suisse des sciences humaines et sociales. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.
Div (à d) Dominique Juilland, Président de l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires