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IV
ОглавлениеUne heure après le passage des lycéens, le patron du magasin rentra et se mit à faire sa caisse.
— En voilà une fieffée imbécile! En voilà une imbécile! S’écria-t-il à l’adresse de sa femme, en remarquant le coupon et ayant vu tout de suite qu’il était faux.
— Et pourquoi acceptes-tu des coupons?
— Mais toi-même, Eugène, tu en as accepté devant moi, et précisément des coupons de 12 roubles, dit la femme confuse, attristée, et prête à pleurer. – Je ne sais pas moi-même comment ils ont pu me tromper, ces lycéens, ajouta-t-elle. – Un beau jeune homme… qui avait l’air si comme il faut…
— Tu es une imbécile comme il faut, continua à se fâcher le mari en comptant la caisse. – Quand j’accepte un coupon, je vois et sais ce qu’il y a d’écrit dessus… Et toi, toute vieille que tu es, tu n’as examiné que la binette du lycéen…
La femme ne put avaler cette insulte. À son tour elle se fâcha.
— Un vrai goujat! Tu cries contre les autres, et toi tu perds aux cartes des 54 roubles, et ce n’est rien…
— C’est une autre affaire.
— Je ne veux pas discuter avec toi, déclara la femme, et elle s’enfuit dans sa chambre.
Elle se rappela que sa famille n’avait pas voulu son mariage, estimant que le prétendu était d’une condition bien inférieure, et qu’elle seule avait insisté pour l’épouser… Elle se rappela son enfant mort, l’indifférence de son mari pour cette perte; et elle ressentit une telle haine pour son mari qu’elle pensa: Comme ce serait bien s’il mourait! Mais aussitôt elle fut effrayée de ce sentiment et se hâta de s’habiller et de sortir.
Quand son mari revint dans l’appartement, sa femme n’était plus là. Sans l’attendre, elle s’était habillée et était partie seule chez un professeur de leur connaissance qui les avait invités à passer la soirée.