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ANNEXE XVI
ОглавлениеExtrait d’une dépêche du duc de Savoie à Mellarède
Carutti. Mém. de l’Académie de Turin, tome XX, 2e série, p. 170
28 décembre 1703.
Nous avons intérest de défendre la Savoye s’il est possible plustôt par la négociation que par le secours des Suisses qui pourroient dans la suite nous estre plus dangereux que les armes mêmes des ennemis par la juste défiance que nous devons avoir surtout des forces et des veues même du Canton de Berne, mais comme le succès de cette garantie du Corps Helvétique est fort incertain et la négociation même de trop longue haleine pour sauver la Savoye qui est si exposée, il faut avoir recours au remède le plus prompt, mais avec les précautions nécessaires. Vous tâcherez donc en ce cas d’engager du moins tous les Cantons protestans, afin de ne pas confier entièrement la Savoye entre les mains de celui de Berne, et surtout le Chablais, sur lequel ils ont eu de tout tems quelque dessein.
Mais à l’extrémité il faudra se prévaloir des offres et des forces de ce Canton et il ne sera pas mal qu’ils commencent à faire avancer du monde vers cette frontière.
Il faudra en ce cas que vous donniez toute votre attention pour régler les conditions qui peuvent regarder votre sécurité et luy oster les moyens et les prétextes de retenir cette Province et il sera bon de les engager par un traité dont les principales conditions seront les suivantes:
Il faudra en premier lieu qu’ils se chargent de la défense de toute la Savoye ou du moins du Chablais, Faucigny et la Tarentaise.
Que le corps qu’ils feront entrer en Savoye sera à notre choix, c’est-à-dire de trois, quatre ou cinq mille hommes, et il sera aussi à notre disposition de le garder tout ou en partie, selon que nous le jugerons nécessaire.
Qu’il sera soudoyé par nous sur le pied que l’on conviendra, tant qu’on puisse rien prétendre pour la levée, et il sera composé de bons officiers à proportion, sur quoy vous tâcherez de convenir avec le plus d’avantage qu’il se pourra pour nos finances.
Que, moyennant la paye dont on sera convenu, ils ne commettront aucun désordre, soit pendant leur demeure en Savoie, soit à leur départ.
Qu’ils exécuteront tous nos ordres et tous ceux de notre Commandant Général de la Savoye et de tous nos Généraux et obéiront aussi aux Gouverneurs de nos Places, dès qu’on les mettra de garnison.
Signé : V. AMEDEO.
DE ST-THOMAS.