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XVII

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Les philosophes chrétiens les plus convaincus et les plus attentifs, malgré tout leur désir d’échapper à la critique, ne laissent pas souvent de tomber dans quelque faiblesse logique. Après avoir annoncé bien haut qu’ils entreprennent de conduire l’homme à la foi par la raison, il leur arrive plus d’une fois de tomber dans des pétitions de principes, et d’appeler au contraire, par une interversion du raisonnement, la foi au secours de la raison. De là, pour certains lecteurs déjà prévenus, une occasion trop justifiée de porter contre l’auteur un jugement sévère et une condamnation dont il ne se relèvera pas.

Ce n’est pas un médiocre mérite pour l’ouvrage de M. Amédée de Margerie, qu’il soit impossible d’y signaler aucun oubli de cette sorte.

La thèse de l’auteur ne consiste point, comme tant d’autres l’ont fait ou ont voulu le faire, à jeter par désespoir entre les bras de la foi l’homme qui sentait se dérober sous lui les fondements de sa raison. C’est une grande erreur et un grand malheur que de chercher à fonder l’esprit religieux sur le découragement et le scepticisme, et à faire ainsi de la croyance chrétienne un détestable pis aller. Ce triste néophyte n’apporte plus aux dogmes et aux œuvres de la foi qu’une intelligence chancelante et une volonté brisée: il demeure tout prêt à quitter cet appui provisoire, le jour où il lui reviendra quelque intelligence et quelque énergie.

M. Amédée de Margerie nous conduit par des chemins plus dignes de nous.

Il ne demande à notre raison ni abdication ni renoncement: il veut, non pas l’interrompre mais l’achever. La démarche par laquelle elle se soumettra à la révélation n’est plus une interruption de son progrès, mais bien plutôt la conséquence philosophique de ses efforts.

Notre intelligence trouve en elle des vérités inachevées et suspendues; ce sont, pour ainsi dire, autant de pierres d’attente. Ces vérités, qui s’imposent à nous sur le témoignage de l’autorité divine, ont déjà été désirées tout à la fois par notre cœur dont elles calment les souffrances, et par notre raison dont elles satisfont l’inquiétude.

La Science de la Foi

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