Читать книгу La Science de la Foi - Antonin Rondelet - Страница 38
III
ОглавлениеFaisons un dernier pas, et comparons, pour en finir, l’idée d’être animé avec l’idée plus générale encore de l’être pur et simple.
La pensée n’accomplit ce nouveau progrès qu’à la condition d’aller plus loin encore dans la voie des abstractions. L’idée d’être pur et simple à laquelle l’intelligence parvient au sommet de cette série hiérarchique, se soutient à peine dans l’affirmation, tant elle est creuse et vide de toute détermination particulière.
La conclusion de tout ce beau raisonnement est bien simple.
L’esprit, s’il en faut croire cette méthode, irait ainsi, pour s’expliquer la nature des choses, de l’individu qui est une réalité, à l’être qui s’évanouirait en quelque sorte dans un pur néant. De là cette formule allemande, si célèbre et si surprenante, que le néant est identique à l’être, et que tous deux, dans la pensée comme dans le monde, peuvent être pris pour des équivalents.
Si le néant et l’être, c’est-à-dire les deux anciennes contradictoires de la pensée humaine, peuvent être regardés comme équivalents et pris indifféremment l’un pour l’autre, il en résulte que le oui et le non qui les représentent dans l’ordre logique de la pensée, peuvent, à leur tour, être regardés comme identiques et que l’ancienne distinction entre la vérité et l’erreur se trouve anéantie. Dès qu’on peut dire indifféremment et tout à la fois d’une chose, qu’elle est et en même temps qu’elle n’est pas, cela revient, par une conséquence logique inévitable, à dire de toute idée qu’elle est en même temps fausse et en même temps vraie; en d’autres termes que l’intelligence humaine n’est plus mise en demeure de choisir. Cela revient à affirmer que les deux contradictoires sont identiques et adéquates, que ce qui est vrai est en même temps faux, que ce qui est faux est en même temps vrai.