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VI

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Lorsque l’esprit humain contemple la réalité physique dont les sens l’avertissent et que l’observation lui révèle, il ne tarde pas à démêler, dans l’être individuel, deux éléments qui s’y associent sans s’y confondre. Sous le phénomène variable, passager, contingent, la raison discerne et conçoit bien vite un élément invariable, essentiel, permanent. A travers là mobilité fugitive des effets, elle distingue l’immuable permanence des causes: le temps qui s’écoule lui suggère l’idée de l’éternité qui demeure. A l’occasion de toutes ces réalités finies et imparfaites, elle conçoit, elle affirme une perfection souveraine et transcendantale, dont les réalités les plus accomplies de ce monde ne sont pour ainsi dire que l’ombre et le reflet.

Il ne s’agit plus ici de remonter péniblement l’échelle des abstractions empiriques; il n’est plus question d’aspirer ou d’aboutir au néant par des éliminations successives. L’esprit ne poursuit plus la notion flottante et vague de l’être abstrait, jusqu’ à métamorphoser en de vains fantômes les réalités d’où elle était partie. La méthode d’induction à priori commence par prendre un pied solide dans le monde réel. C’est de là que, par un seul bond et sans emprunter d’intermédiaires, elle s’élance jusqu’à la. notion de l’absolu.

Il faut lire, dans les ouvrages du P. Gratry, la description à la fois si éblouissante et si exacte de ce procédé. Cette méthode philosophique représente, dans l’ordre de la réflexion et de la science, ce que le mouvement naturel de l’intelligence humaine accomplit de lui-même dans la pratique.

Il ne faut pas s’y tromper: l’infini habite en personne les intelligences les plus humbles et les esprits les plus obscurs, comme les feux du diamant le plus étincelant s’enveloppent de la gangue la plus informe. Le bon sens, considéré dans ses affirmations les plus modestes comme dans ses inspirations les plus élevées, n’est pas autre chose, à le prendre dans sa nature essentielle et métaphysique, qu’une application continue bien qu’incomplète, qu’une révélation obscure mais réelle de cette méthode qui introduit l’âme à la connaissance de l’infini.

Le dernier terme du raisonnement à priori n’est plus, comme dans le système hégélien, une confusion arbitraire et inexplicable de l’être et du néant: c’est, au contraire, une séparation définitive entre la réalité et ce qui n’est pas elle; c’est l’institution de deux catégories: celle de l’être et celle du non-être, celle du vrai et celle du faux, ce que le philosophe Platon dans les dialogues intitulés le Sophiste et le Parménide appelait le même et l’autre.

La dernière conclusion de cette métaphysique saine et rigoureuse, de cet énergique parti pris entre l’erreur et la vérité, c’est un effort sérieux pour se débarrasser des idées fausses par la dialectique, pour reconquérir et étendre la vérité par une méthode saine et autorisée.

La Science de la Foi

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