Читать книгу La Science de la Foi - Antonin Rondelet - Страница 33
XVIII
ОглавлениеJe veux signaler à mes lecteurs un travail fait pour les intéresser, et que je ne saurais entreprendre ici sans me détourner de mon dessein.
Deux philosophes contemporains, appartenant l’un et l’autre à ce que M. Amédée de Margerie appelle, avec le P. Gratry, la philosophie séparée, ont écrit l’un et l’autre des traités de théodicée.
L’un, M. Emile Saisset, enlevé trop tôt à la philosophie qu’il honorait par des travaux consciencieux et persévérants, avait publié, vers la fin de sa vie, un volume intitulé : Etudes de philosophie religieuse.
L’autre, M. Jules Simon, qui a passé des chaires de la Sorbonne sur les bancs du Corps législatif et que la politique enlève de plus en plus à la science, a fait paraître sous le titre de: La religion naturelle, un livre qui a déjà eu plusieurs éditions.
Ce serait un rapprochement curieux et instructif de mettre la Théodicée de M. de Margerie en présence de ces deux ouvrages, de comparer ce que les uns et les autres ont dit sur les points essentiels et délicats de la création, des miracles, de la prière. On verrait ainsi s’il est vrai, comme tant de gens le répètent sans y penser et peut-être sans y croire, que la foi est faite pour diminuer et pour abaisser la raison. Ceux qui, pour philosopher, imaginent de se mettre en dehors des lumières du christianisme, ressemblent à ceux qui, pour faire vivre la société, tenteraient de la mettre en dehors dé ses bienfaits.