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§. VIII.

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Poudres alimenteuses de maïs, proposées en 1754.

( Extrait de la grande Encyclopédie, article farine et farineux, par Venel, t. VI, in-fol., publié en 1756; et du Dictionnaire de l’industrie, par Duchesne et Macquer, en 1776.)

«Dès 1754, Venel observoit dans l’Encyclopédie que ce sont des substances farineuses qui fournissent l’aliment principal, le fond de la nourriture de tous les peuples de la terre, et d’un grand nombre d’animaux tant domestiques que sauvages. Les hommes ont multiplié, disoit-il, et vraisemblablement amélioré par la culture, celles des plantes graminées qui portent les plus grosses semences, et dont on peut par conséquent retirer la farine plus abondamment et plus facilement. Le froment, le seigle, l’orge, l’avoine, le riz, sont les principales de ces semences; nous les appelons céréales ou fromentacées. Le maïs ou blé de Turquie leur a été substitué avec avantage, dans les pays stériles où les fromens croissoient difficilement. Les peuples de plusieurs contrées de l’Europe, une grande partie de ceux de l’Amérique et de l’Afrique, font leur nourriture ordinaire de la farine de maïs.

» Venel ajoute que la poudre alimenteuse proposée par M. Bouëb, chirurgien - major du régiment de Salis, qui nourrit un adulte, et le mit en état de soutenir des travaux pénibles, à la dose de six onces par jour, selon les épreuves authentiques qui en ont été faites à l’hôtel royal des Invalides, au mois d’octobre 1754, n’est ou ne doit être qu’un farineux pur et simple, sans autre préparation que d’être réduit eu poudre plus ou moins grossière. Je dis doit être; car s’il est rôti, comme le soupçonne l’auteur de la lettre insérée à ce sujet dans le Journal économique, octobre 1754, c’est tant pis, suivant Venel: la qualité nourrissante est détruite, dit-il, par cette opération. Au reste, six onces d’une farine quelconque, j’entends de celles dont on fait communément usage, nourrissent très-bien un manoeuvre, un paysan, un voyageur pendant vingt-quatre heures. Il ne faut pas six onces de riz ou de farine de riz ou de maïs, pour vivre pendant une journée entière, et être en état de faire un certain exercice.»

A ces détails donnés dans l’Encyclopédie par le docteur Venel, il convient d’ajouter ici ceux qui ont été consignés par Duchesne et Macquer, dans le Dictionnaire de l’industrie, à l’article intitulé, Poudre alimenteuse.

«Le sieur Bombe, disent-ils ( c’est Bouëb, et non Bombe qu’il falloit dire ), chirurgien-major du régiment de Salis, a composé une poudre alimenteuse, dont six onces par jour dans un demi-setier d’eau environ suffisent pour nourrir un homme à trois onces par repas.

» On en a fait l’expérience sur plusieurs soldats, la plupart jeunes, vigoureux et de bon appétit, qu’on a nourris pendant quinze jours de cette poudre alimenteuse. Ces soldats ont fait pendant ce régime plusieurs exercices, ne se sont nullement sentis d’aucune incommodité d’un aliment si nouveau, ne désiroient point autre chose, et quelquefois même ne prenoient point leur portion entière.

» M. Morand, docteur en médecine, par le simple examen qu’il a fait au coup-d’oeil de cette poudre, a pensé qu’elle n’étoit composée que de blé de Turquie, rôti, broyé ensuite, et mêlé avec du sel marin, dont il distinguoit les cristaux à la loupe.

» Cette poudre alimenteuse pouvoit être d’une grande ressource à l’armée dans les marches forcées, dans les voyages de long cours sur mer, dans les sièges, et même dans des hôpitaux.

» On voit, ajoutent les auteurs, les sauvages et les naturels de l’Amérique faire usage à-peu-près d’une semblable nourriture; car dans leurs chasses ou les longues marches qu’ils sont obligés de faire pour aller combattre leurs ennemis, ils n’ont rien autre chose pour subsistance qu’un peu de farine faite de blé d’Inde; et après avoir vécu pendant des semaines, et même des mois entiers, sans autre aliment que cette farine, ils se trouvent non-seulement vigoureux et pleins de santé, mais même les blessures qu’ils ont reçues se guérissent avec une facilité merveilleuse.

» Enfin les mêmes auteurs observent que les anciens Bretons, et les Ecossais modernes, font usage d’une poudre alimenteuse, qu’ils préparent avec une truffe noire, nommée karemèle, qu’on pense être le lathyrus radice tuberosâ esculentâ, c’est-à-dire la gesse tubéreuse, nommée aussi macuson ou gland de terre. En effet la farine en est sucrée; mais c’est une foible ressource en comparaison du maïs.»

M. Parmentier a parlé de ces poudres alimentaires de maïs, et les a améliorées avec son biscuit de maïs. Ensuite, il avoit composé lui-même une autre poudre nutritive, avec du pain coupé, séché, moulu, séché de nouveau, etc. Enfin, sur la fin de sa carrière, il étoit revenu à l’idée de faire une sorte de biscuit du mélange de diverses farines avec celle de maïs. C’est le sujet d’une note particulière, insérée dans la nouvelle édition de son Traité sur le maïs, pag. 234 et 235, et que nous rappellerons dans la seconde partie de ce supplément, quand nous serons parvenus à l’époque de la publication de cette nouvelle édition, ou à l’année 1812.»

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