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AVERTISSEMENT
ОглавлениеSur les Pièces qui suivent.
Nous avions conçu le plan de nouvelles recherches et de nouvelles expériences sur le maïs ( ou plutôt maïz, comme on le verra ci-après ), avant que notre cher confrère et respectable ami, feu M. Parmentier, eût donné, en 1812, la seconde édition de son mémoire sur cette plante, imprimé à Bordeaux en 1785. Nous comptions lui dédier le résultat de ce travail, que nous ne considérions que comme un appendice à son traité. Nous avons eu la douleur de perdre M. Parmentier avant qu’il nous eût été possible de rédiger les corollaires des matériaux que nous avions rassemblés uniquement pour lui en faire hommage.
Qui dit supplément, ne dit pas toujours complément. Quand un ouvrage est de main de maître, comme celui de M. Parmentier, les additions qu’on veut y faire n’y ajoutent souvent rien, nous ne l’ignorons pas; mais nous croyons pourtant que les diverses notions que nous avons recueillies et rangées par ordre chronologique, peuvent être considérées d’abord comme les pièces justificatives de l’histoire du maïz, par M. Parmentier; qu’elles présentent en outre les indications qui peuvent perfectionner la culture de cette plante qu’il a tant préconisée et en étendre les avantages, ce qui étoit un de ses vœux les plus ardens en faveur de l’humanité. Si nous ne pouvons continuer son génie, on nous excusera du moins de chercher à suivre ses intentions.
Ces recherches se divisent naturellement en deux périodes.
La première partie comprend un extrait de ce qui s’étoit publié de mieux sur le maïz, depuis l’année 1750 jusqu’à celle de 1785, date de l’impression du grand mémoire de M. Parmentier, couronné à Bordeaux en 1784. Ce sont des détails positifs, dont la connoissance peut être utile sous plusieurs rapports, non-seulement pour la bibliographie agronomique du maïz, mais pour montrer aussi le point d’où M. Parmentier étoit parti à l’égard de cette plante, et faire ressortir le terme où il est arrivé. Nous n’avons pas remonté au-delà de 1750, parce que M. Parmentier a dépouillé avec soin ce qu’avoient dit du maïz, avant cette époque, les récits des historiens, les relations des voyageurs et les mémoires des Académies; mais nous avons saisi cette occasion d’annoncer le grand travail de M. Mouton-Fontenille sur la synonymie des plantes, en donnant celle du maïz, qu’il a bien voulu nous adresser. Le public nous saura aussi quelque gré de lui faire connoître le mémoire de M. Amoreux, qui concourut dans le temps avec celui de M. Parmentier, et qui n’a pas été imprimé quoiqu’il eût dû l’être. Nous remercions MM. Mouton-Fontenille et Amoreux de leur confiance, et de l’intérêt que leurs lettres donnent à cette première partie de nos recherches.
La seconde partie contient l’analyse de ce qu’on a fait au sujet du maïz, depuis le mémoire de M. Parmentier, et d’après l’impulsion nouvelle qu’il avoit donnée à cette culture.
Ce supplément à son mémoire sur le maïz, et celui que nous pourrons donner également à son traité classique sur la pomme de terre, ou plutôt sur la parmentière, sont des offrandes que nous déposons sur la tombe de cet excellent homme. Si ces recherches et ces expériences peuvent offrir quelque chose d’utile, l’auteur dira, comme dans la Henriade:
C’est à vous, ombre illustre, à vous que je le dois! ou comme dans Virgile:
His saltem accumulem donis, et fungar inani Munere!