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§. XI.

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Le mais, en botanique et en agriculture.

( Extrait de deux articles de M. de Jaucourt, dans la grande Encyclopédie, tome IX, in-folio, en 1765; et qui sont répétés et détaillés par Béguillet, dans l’article maïs du Supplément à l’Encyclopédie, en 1772. )

«MAIS ( botan.), et plus communément en français blé de Turquie, parce qu’une bonne partie de la Turquie s’en nourrit.

» C’est le frumentum turcicum, frumentum indicum, triticum indicum de nos botanistes. Maïs, maiz, mays, comme on voudra l’écrire , est le nom qu’on donne en Amérique à ce genre de plante, si utile et si curieuse.

» Cette plante qui vient naturellement dans l’Amérique, se trouve dans presque toutes les contrées de cette partie du monde, d’où elle a été transportée en Afrique, en Asie et en Europe; mais c’est au Chili que régnoient autrefois, dans le jardin des Incas, les plus beaux maïs du monde.

» MAIS (agricult. ). C’est de toutes les plantes celle dont la culture intéresse le plus de monde, puisque toute l’Amérique, une partie de l’Asie, de l’Afrique et de la Turquie, ne vivent que de maïs. On en sème beaucoup dans quelques pays chauds de l’Europe, comme en Espagne, et on devroit le cultiver en France plus qu’on ne fait.

» Cependant le maïs, quoique effectivement nécessaire à la vie de tant de peuples, est sujet à des accidens. Il ne mûrit dans plusieurs lieux de l’Amérique que vers la fin de septembre, de sorte que souvent les pluies qui viennent alors le pourissent sur tige, et les oiseaux le mangent quand il est tendre. Il est vrai que la nature l’a revêtu d’une peau épaisse qui le garantit long-temps contre la pluie; mais les oiseaux dont il est difficile de se parer, en dévorent une grande quantité à travers cette peau.

» Les Indiens sauvages qui ne connoissent rien de notre division d’année par mois, se guident pour la semaille de cette plante sur le temps où certains arbres de leurs contrées commencent à bourgeonner, ou sur la venue de certains poissons dans leurs rivières.

» La manière de planter le blé d’Inde, pratiquée par les Anglais en Amérique, est de former des sillons égaux dans toute l’étendue d’un champ, à environ 5 ou 6 pieds de distance, de labourer en travers d’autres sillons à la même distance, et de semer la graine dans les endroits où les sillons se croisent et se rencontrent. Ils couvrent de terre la semaille avec la bêche, ou bien en forment avec la charrue un autre sillon par derrière, qui renverse la terre par-dessus. Quand les mauvaises terres commencent à faire du tort au blé d’Inde, ils labourent de nouveau le terrain où elles se trouvent, les coupent, les détruisent, et favorisent puissamment la végétation par ces divers labours.

» C’est, pour le dire en passant, cette belle méthode, employée depuis long-temps par les Anglais d’Amérique, que M. Tull a adoptée, et a appliquée de nos jours avec tant de succès à la culture du blé .

» D’abord que la tige du maïs a acquis quelque force, les cultivateurs la soutiennent par de la terre qu’ils amoncèlent tout autour, et continuent de l’étayer ainsi, jusqu’à ce qu’elle ait poussé des épis; alors ils augmentent le petit coteau et l’élèvent davantage, ensuite ils n’y touchent plus jusqu’à la récolte. Les Indiens, pour animer ces mottes de terre sous lesquelles le maïs est semé, y mettent deux ou trois poissons du genre qu’ils appellent aloof; ce poisson échauffe, engraisse et fertilise ce petit tertre au point de lui faire produire le double. Les Anglais ont goûté cette pratique des Indiens dans leurs établissemens où le poisson ne coûte que le transport. Ils y emploient, avec un succès admirable, des têtes et des tripes de merlus.

» Les espaces qui ont été labourés à dessein de détruire les mauvaises herbes, ne sont pas perdus. On y cultive des féveroles qui, croissant avec le maïs, s’attachent à ses tiges, et y trouvent appui. Dans le milieu qui est vide, on y met des pompions, qui viennent à merveille, ou bien après le dernier labour, on y sème des graines de navet qu’on recueille en abondance pour l’hiver quand la moisson du blé d’Inde est faite.

» Lorsque le maïs est mûr, il s’agit d’en profiter. Les uns dépouillent sur-le-champ la tige de son grain; les autres mettent les épis en bottes, et les pendent dans quelques endroits pour les conserver tout l’hiver. Mais une des meilleures méthodes est de le coucher sur terre, qu’on couvre de mottes, de gazons et de terreau par-dessus. Les Indiens avisés ont cette pratique, et s’en trouvent fort bien.

» Les médecins du Mexique composent avec le blé d’Inde des tisanes à leurs malades, et cette idée n’est point mauvaise.

» Les Américains ne tirent pas seulement parti du grain, mais encore de toute la plante: ils fendent les tiges quand elles sont sèches, les taillent en plusieurs filamens, dont ils font des paniers et des corbeilles de différentes formes et grandeurs.»

Sur le maïs

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