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CHAPITRE II.

Table des matières

LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC SE RENOUVELLE.

L’ANCIEN comité de Salut Public avait posé en principe que la politique de la France regénérée ne devait se faire qu’à coups de canon. Dans ce système, si quelques hommes ne se sont pas montrés absolument contraires à l’idée d’une pacification avec des rois, c’est qu’ils ont entrevu dans les traités un nouveau moyen de guerre plus puissant peut-être que celui des armes. «Chaque roi qui s’unira à nous, disait-on alors,

» viendra lui-même se consumer aux rayons sacrés

» de la liberté, et de ses propres mains, il

» ouvrira le tombeau de sa tyrannie. Que ce motif

» philanthropique nous rende moins odieuses des

» négociations avec un roi, et puisque la paix est

» nécessaire à la propagation de nos principes,

» ne craignons pas de voir si l’intérêt des despotes

» peut concorder momentanément avec nos grandes

» vues révolutionnaires.» On avait donc ouvert la porte aux négociations, dès le 13 avril 1794, en déclarant que l’unité et l’indivisibilité de la République serait la condition nécessaire de tout préliminaire de paix.

Aujourd’hui, cette porte des négociations pourrait s’entr’ouvrir avec plus de loyauté. La fierté républicaine est toujours aigre; mais quelque influence que l’exaltation révolutionnaire conserve encore sur les esprits les plus sages, un retour progressif ramène évidemment vers des idées politiques moins exclusives. Le comité de Salut Public n’est plus le même; Barrère, Collot d’Herbois et Billaud de Varennes en sont sortis, il ne reste de l’ancienne composition décemvirale que Carnot, Prieur de la Côte-d’Or, et Robert-Lindet. Les nouveaux membres introduits au gouvernement sont Eschasseriaux, Treilhard, Laloi, Thuriot, Cochon, Bréard, Merlin de Douay, Fourcroy et Delmas. Tous les mois, trois d’entre eux sortiront pour faire place à trois autres; nous venons de les nommer dans l’ordre de rotation qui les rappellera au sein de la Convention nationale.

Tel est le comité qui a sous les yeux la dépêche de Barthélemy, les bulletins de Bacher et l’olivier de Simonin.

Manuscrit de l'an trois (1794-1795)

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