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Jacques Bres Sous la surface textuelle, la profondeur énonciative. Les formes du dialogisme de l’énoncé 1. Introduction

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On raconte que le premier vers du Cimetière marin: “Ce toit tranquille où marchent les colombes”, serait venu à Paul Valéry de la parole d’un enfant, tenant dans sa main un oiseau mort, et expliquant: “Il a cru que la mer était un toit, il a voulu se poser sur l’eau et il s’est noyé”. Il me semble en aller du discours comme de la mer: sa surface est traîtresse et trompeuse. Qui croit s’y poser pour s’y reposer comme sur de la terre ferme risque fort de perdre pied et de sombrer dans sa profondeur énonciative. Sous le discours donc, du discours, des discours, tenus ou pas encore tenus, réels ou imaginaires, explicites jusqu’à la citation de la parole rapportée accompagnée de la mention de son auteur, implicites jusqu’à la dilution de (presque) toute trace de cette autre parole, qui n’a plus aucun corps textuel, mais revient hanter, tel un fantôme, ou un écho, le discours bien vivant qui tente de vivre sa vie discursive…

Laissons la métaphore: la notion de dialogisme proposée par Bakhtine permet de saisir et de décrire (au moins en partie ) cette profondeur. Après avoir rapidement défini ladite notion et rappelé que le processus qu’elle dénomme se signifie textuellement par des marques nombreuses, variées et hétérogènes, je m’attacherai dans cet article à proposer un classement fort grossier des façons dont se fait entendre le pluriel des voix – de fait je ne travaillerai que sur la dualité des voix - dans le singulier de l’énoncé dialogique. L’étude proposée, exploratoire et inachevée, revendique le statut d’ébauche. Elle se fonde pour l’essentiel sur un corpus écrit, littéraire et journalistique.

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